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Lamartine, l’Homme et l’oeuvre

Il était très secret », a-t-on dit du poète ; parole profonde et que confirment encore ces signes indéchiffrables, ces séries d’initiales mystérieuses que nul n’a pu traduire jusqu’ici, qu’on ne traduira jamais, et qui se lisent en tête de ses grands manuscrits.

Une seule chose est sûre : ces initiales figurent des prières. Si l’on ne veut pas s’en convaincre, Lamartine nous échappera et nous ne l’interpréterons plus qu’en le trahissant. Ce n’est pas un personnage que nous puissions réduire à nos propres dimensions. Il faut en prendre notre parti. C’est un homme plus grand que son œuvre, déjà si grande.

Première étude d’Henri Guillemin, publiée en 1940, sur Lamartine, elle complète les deux déjà parues : Lamartine et la question sociale et Connaissance de Lamartine.

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Le « converti » Paul Claudel

La plus grande charité envers les morts, écrivait Mauriac dans sa Vie de Jean Racine, cest de les rapprocher de nous en leur faisant perdre la pose. »
Ils « posent », tous, ces grands hommes, presque involontairement, et n’en sont pas moins grands.

Jai voulu tenter de mettre au clair les circonstances réelles de ce que Claudel tenait à appeler la « conversion » de son adolescence, ainsi que ce qui s’est passé, en fait, autour de cette vocation ecclésiastique à laquelle son confesseur lui répétait quil devait absolument répondre.

Essayer de regarder aussi ce qu’était au juste le contenu de sa foi, si merveilleusement totale, disait-il, compacte, inébranlable.
Non, pas si simple, notre Claudel.

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La face cachée de George Sand

Il ne lui passe rien, Henri Guillemin, à « la brave dame de Nohant ».

D’abord son style que Baudelaire, déjà, exécrait. Ensuite, sa « production littéraire fleuve » : plus de cent cinquante livres dont la presque totalité heureusement oubliée aujourd’hui. 

Et surtout pas d’avoir détruit Musset, d’avoir joué de lui, sciemment, cyniquement puis travesti, pour la prospérité, cette sombre histoire.

Encore moins de tromper son monde sur ses convictions profondes, réelles.

Tellement progressiste, dans les salons parisiens, tellement bourgeoise réactionnaire rentrée dans ses terres.

C’est que cette femme « libérée » n’aime pas La Commune, encore moins les communards : « une émeute de fous et d’imbéciles mêlés de bandits » écrit-elle dans son Journal (23 Avril 1871).

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L’homme des Mémoires d’outre-tombe

Vivement critiqué par les spécialistes de Chateaubriand lors de sa publication, au début de 1965, ce livre fait partie de ce qu’on pourrait appeler les « portraits rectifiés » de Guillemin.

Il ne s’agit pas pour lui de dénigrer l’écrivain, artiste admirable, mais d’aller au-delà du « personnage grandiose et drapé qu’il se plaît, la plupart du temps, à dresser sous nos yeux » et de l’atteindre « dans sa vérité humaine » (c’est le sens même du titre) ; or, « si nous lisons vraiment, d’un bout à l’autre, et avec attention, ses Mémoires d’outre-tombe », nous le pouvons.

Le mot de l’éditeur Hetzel traitant Chateaubriand de « fameux lapin », Guillemin le reprend avec gourmandise, et pas seulement à propos de ses amours ; mais là même se lit paradoxalement son affection pour l’homme, « tricheur, hâbleur, vorace et charmant ».

Les universitaires ont eu raison de lui reprocher le peu de rigueur avec lequel il a établi le texte des fragments inédits des Mémoires qui terminent son livre, mais ce qui doit nous retenir à la lecture du volume dans son entier, c’est la liberté souveraine d’un admirateur indépendant à tous égards.