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Lamartine, l’Homme et l’oeuvre

Il était très secret », a-t-on dit du poète ; parole profonde et que confirment encore ces signes indéchiffrables, ces séries d’initiales mystérieuses que nul n’a pu traduire jusqu’ici, qu’on ne traduira jamais, et qui se lisent en tête de ses grands manuscrits.

Une seule chose est sûre : ces initiales figurent des prières. Si l’on ne veut pas s’en convaincre, Lamartine nous échappera et nous ne l’interpréterons plus qu’en le trahissant. Ce n’est pas un personnage que nous puissions réduire à nos propres dimensions. Il faut en prendre notre parti. C’est un homme plus grand que son œuvre, déjà si grande.

Première étude d’Henri Guillemin, publiée en 1940, sur Lamartine, elle complète les deux déjà parues : Lamartine et la question sociale et Connaissance de Lamartine.

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Connaissance de Lamartine

Publié en 1942 par l’Université de Fribourg, ce livre regroupe plusieurs études menées par Henri Guillemin dans le fil de son travail de thèse sur Jocelyn ; elles forment le versant intime d’un diptyque dont l’autre panneau, plus directement politique, sera en 1946 Lamartine et la question sociale.

Ici c’est l’existence même de Lamartine, cette existence « chargée de secrets », que le chercheur veut éclairer en publiant des inédits sur sa mère (pages du journal qu’elle tenait), sur ses amours, sur sa femme (« sa servante passionnée »), « et surtout [sur] le drame capital de cette vie : qui fut le Christ, qui est Dieu ? ».

Pour Guillemin ce n’est pas seulement le Lamartine politique qui est enfoui sous « des épaisseurs de légendes qu’il faut d’abord dissoudre » ; c’est d’abord l’homme tout court, et tel est le sens du titre : par la « Connaissance de Lamartine » nous accédons à la compréhension en profondeur de son œuvre d’écrivain et d’homme d’État.

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Lamartine et la question sociale suivi de Lamartine en 1848

Ce volume regroupe deux livres brefs parus en 1946 et 1948 ; tous deux visent à jeter une lumière, à l’époque très neuve, sur Lamartine homme politique.
Non, ce n’était pas, du moins plus depuis 1830, un poète « à nacelle » égaré dans les nuées ; c’était un observateur actif de la France moderne, animé de l’ambition d’en être un jour l’homme providentiel.

Pour cela il faut affronter l’explosive « question sociale », quitte à se faire, lui l’aristocrate, républicain face à une monarchie usée ; l’Histoire des Girondins, grand succès de 1847, prélude à la prise du pouvoir en février 1848.
Mais les gens de bien(s) s’alarment de voir que Lamartine veut vraiment l’égalité et la justice, et il perd vite la première place, avant d’être balayé aux élections présidentielles de décembre, et de s’enfoncer dans une longue déchéance d’homme et d’écrivain usé et ruiné.

Ces études sur le projet et l’échec de Lamartine complètent de portrait plus intime amorcé dans le Connaissance de Lamartine de 1942.
Ici et là, se met en place la méthode de Guillemin, une patiente investigation en vue de réellement comprendre, au-delà des idées reçues longtemps véhiculées par l’histoire littéraire et l’enseignement.