Henri Guillemin à la TV française en 1968 . 2ème partie.
Comme annoncé dans notre dernière newsletter du 14 novembre, voici la deuxième partie de cette incroyable émission TV de trois heures, « L’invité du dimanche », réalisée à l’ORTF en décembre 1968 par l’artiste Raoul Sangla et consacrée à Henri Guillemin.
La troisième et dernière partie sera diffusée début janvier 2025.
Comment regarder cette deuxième partie ?
Contrairement à la précédente mise en ligne via Youtube qui rendit possible d’installer directement la vidéo dans la newsletter, cette fois, nous avons dû agir autrement. En effet, les algorithmes Google et Youtube, ces logiciels espions fureteurs, ont empêché le telechargement de la vidéo de l’INA sur Youtube. Qu’il n’y eut aucun problème la fois dernière restera un des nombreux mystères de la blogosphère.
Heureusement, nous avons plus d’un tour de magie.
Voici la procédure de contournement à suivre pour pouvoir regarder Henri Guillemin, l’enregistrer, et continuer à le regarder sans entraves.
1/ Cliquez sur le lien ci dessous
https://www.grosfichiers.com/wWzxMKEEnad
Observation importante : ce lien a une durée de vie limitée. Il sera désactivé dans quelques jours, exactement le 23 décembre prochain. Il faut donc impérativement lancer la procédure de telechargement avant cette date.
Conseil : dès réception de cette newsletter.
2/ Cliquez sur le lien « Guillemin 2 mov »
3/ Si une publicité apparaît, revenez en arrière et recommencez en cliquant à nouveau sur « Guillemin 2 mov »
4/ Le téléchargement sur le disque dur de votre ordinateur commence. La vidéo est lourde et pèse 4,4 Go. En fonction de la qualité de votre équipement informatique, cela prendra entre 10 et 20 minutes.
Dès qu’elle aura été entièrement téléchargée, vous la garderez éternellement.
Une émission TV, une pépite, un morceau d’Histoire.
La magie de cette deuxième partie prolonge celle de la première. Pendant une heure, nous découvrons un véritable trésor, tant par les propos tenus entre Henri Guillemin (rappelons, que pour cette émission, il a invité trois séries de trois personnalités francophones : québécoises, suisses et belges. Toutes n’ont pas pu venir mais l’équilibre est assuré), que par la mise en scène.
Par exemple, la complète et incroyable absence de l’animateur au profit des seuls invités. Elégance et respect vis à vis du téléspectateur.
Tout le contraire d’aujourd’hui où l’animateur est ce roitelet narcissique faisant le pitre pour exister, les invités essayant d’imiter le carton-pâte.
Quelques mots de description avant que vous y plongiez.
Ouverture sur un gros plan montrant le clap et son inscription manuscrite « L’invité du dimanche ». Quand le clap est retiré, on découvre, toujours en très gros plan, le visage de Jacques Brel en train de fumer.
La bande son est sa propre chanson « Le plat pays », cette chanson plus qu’émouvante, dont on entend bien les paroles. Brel, toujours en gros plan, écoute l’air très concentré, voire soucieux, comme s’il se découvrait pour la première fois en train de chanter.
Ce début d’émission est étrange pour nous aujourd’hui. Bien sûr, de façon évidente, par son style, son esthétique, complètement hors des normes de la société du spectacle de 2024.
Mais il y a autre chose qui travaille insidieusement : au delà d’une nostalgie sentimentale, s’agite le sentiment diffus d’une perte. Une perte de nature politico philosophique : le peuple téléspectateur, ouvrir son champ de conscience ou l’abrutir ?
Cut/gros plan sur le visage de Guillemin, très concentré lui aussi.
Un panoramique à droite nous ramène sur Brel, qui se ronge le pouce. Puis un panoramique à gauche nous fait découvrir le visage de la romancière belge flamande Françoise Mallet–Joris.
La chanson de Brel « Le plat pays » continue de dérouler son poème.
Il ne s’est pas passé deux minutes, exactement 1,35 minute, et nous sommes envoûtés, complètement parmi eux. Ce qui nous autorise à nous poser cette question : pourquoi donc sont ils tous les trois aussi sérieux et concentrés, voire tristes à l’écoute de Le plat pays ?
« Belle chanson belge ! » lance alors Henri Guillemin.
« Chanson flamande ! » rétorque Jacques Brel.
S’en suit une discussion entre eux trois.
On vous laisse découvrir la suite.
A noter : entre la 7ème et la 14 ème minute, on ne peut que savourer, chacun avec ses propres convictions en la matière, mais avec le plus grand plaisir, les échanges sur la foi, dieu, la religion, etc… entre le poète Brel, foncièrement athée, matérialiste convaincu, et Guillemin, quelque peu interloqué, dont on connaît la position sur ces sujets.
Bon visionnage.
Le prochain colloque de l’automne 2025
L’organisation de ce nouveau colloque avance avec opiniâtreté et de façon heureuse.
Nos immenses remerciements vont aux adhérents et abonnés qui nous ont exprimé leur amical soutien pour ce projet, nous ont procuré de nombreux contacts utiles pour monter ce prochain colloque.
Merci pour votre aide et votre soutien pour dans cette nouvelle action publique d’actualisation des travaux d’Henri Guillemin, cette rare voix instructive permettant d’y voir clair aujourd’hui.
Rappelons notre propos pour les nouveaux internautes.
Henri Guillemin présentait d’un côté, les « Gens de Biens ».
Bien avec un « s », son jeu de mot favori pour souligner que le vocable « Bien » n’avait nul rapport avec l’éthique chrétienne, mais avait au contraire pleins rapports nourrissants, forts et durables avec la Richesse sous toutes ses formes et à travers tous les moyens pour la garder, l’accroître, même au prix des pires trahisons et compromissions.
Exemples historiques édifiants : Révolution française, La Commune, « L’autre avant – Guerre », c’est à dire les complots contradictoires de l’Oligarchie impérialiste bourgeoise transnationale, cette cause toujours impunie du massacre populaire de la Première Guerre Mondiale ; Pétain et la collaboration des classes oligarchiques, et….et… toujours de nos jours.
Et, d’un autre côté, Henri Guillemin présentait les « Gens de rien ou de peu », à savoir la très grande majorité des peuples : les travailleurs, seuls créateurs de valeurs, continuellement exclus du bonheur de leur propre production.
Clairement les dindons de la farce bourgeoise.
Colossale injustice, ineffable inéquité, invariant historique?
A la suite d’Henri Guillemin, il est légitime de se poser la question de savoir ce qu’il en est aujourd’hui des nouveaux mécanismes d’asservissement et d’appauvrissement subis par les Gens de rien ou de peu.
Et, dans une sorte de parralélisme des formes, il est tout aussi légitime, voire éducatif, d’ôter le mystère qui entoure aujourd’hui les Gens de Biens, c’est à dire les Riches, les Hyper Riches, et ainsi révéler le dessous des cartes, pour employer une des expressions favorites d’Henri Guillemin.
Quelle est la réalité de cette inégalité généralisée ? Comment fonctionne le Silence aux pauvres en 2024 ?
Concernant le prochain colloque de l’automne 2025, le travail est intense. Intense, car le sujet est brûlant. Ce travail d’organisation est toujours en cours. Nous continuons la recherche des intervenants correspondants au message général que nous souhaitons délivrer.
Cinq grandes personnalités, économistes, sociologues, philosophes ont déjà confirmé leur participation à ce projet. Elles sont éparties sur les deux grands axes du colloque. D’autres sont en attente d’une meilleure visibilité de leur agenda.
Parallèlement, l’affinage des thèmes à traiter continue de s’enrichir, tant ceux concernant les Gens de biens, à savoir la classe des riches, voire des hyper riches, que ceux portant sur les Gens de rien ou de peu, à savoir les travailleurs et les conditions de leur travail.
L’architecture générale de la journée est inchangée (le relire, cliquez ici).
Prochain épisode, 3ème et dernière partie de l’émission : début janvier prochain.