Catégories
Livres

Avec Henri Guillemin, démystifier l’extrême droite pour mieux la combattre


L’acteur Martin Wuttke dans le rôle d’Arturo Ui, en train de figurer une svastika (croix gammée). Une scène emblématique de la pièce de théâtre La résistible ascension d’Arturio Ui de Bertold Brecht (1941), Cette photo est tirée de la mise en scène par Heiner Müller en 1999 au Berlin au Berliner Ensemble, à l’issue de laquelle Müller expliqua son choix esthétique empruntant au théâtre et à l’image cinématographique, par le fait qu’au delà du pitre démagogue, il fallait toujours voir la violence de la vérité cachée.
Dans l’épilogue de sa pièce, Brecht tire cette leçon : « Vous, apprenez à voir, plutôt que de rester les yeux ronds… Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Photo de Barbara Braun

La lettre d’Utovie du 22 juin 2024

La dernière newsletter des éditions Utovie affiche cette mention : avec Henri Guillemin : démystifier et combattre l’extrême-droite. Pour un nouveau front populaire.

C’est un message très opportun car, en effet, dans le contexte politique qui nous a subitement été imposé une mauvaise surprise peut survenir.

Il est donc judicieux de rappeler les travaux d’Henri Guillemin sur ce sujet, en mettant en avant, entre autres, sa conférence sur le fascisme en France que met en avant Utovie.

« Il est incontestable qu’il y a en France (et ailleurs) une résurgence du fascisme…» Henri Guillemin.

Dans cette conférence diffusée en 1987, Henri Guillemin étudie le climat politique et social en France depuis 1875 qui créera le terrain favorable à l’introduction et à la montée du fascisme jusqu’à sa forme gouvernementale (l’Etat français de Pétain) et aux tentatives putschistes de la guerre d’Algérie.

Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets et on ignore trop à quel point les intérêts économiques d’une minorité sont pour cette dernière plus importants que la démocratie.

La « bête » n’est pas morte. Il convient de rester vigilant. Cette leçon d’histoire, salubre, entretient notre vigilance.

Henri Guillemin raconte Le fascisme en France. Conférence audio. CD + transcription livre. 1 CD (60 mn) + livre 56 p. 15 €

Pour écouter trois extraits de cette conférence, cliquez ici

Pour en savoir plus sur le catalogue Utovie en général et sur le corpus des travaux d’Henri Guillemin en particulier, cliquez

A cette occasion, nous rappelons que Utovie, pour fêter le renouvellement de son site internet, propose une réduction de 50 % sur tout le site, offre exceptionnelle jusqu’au 31 juillet 2024. Alors, profitezen.

Henri Guillemin et l’affaire Pétain

Coffret DVD/livre

Notre dernière offre commerciale lancée le 1er janvier dernier a connu un appréciable succès. Il nous reste seulement qu’une petite dizaine de coffrets en stock.
Notez que cet ouvrage est déjà ce qu’on appelle un collector, une oeuvre qui ne sera plus éditée et donc introuvable sauf auprès de certaines personnes qui souhaiteraient revendre le coffret en leur possession (mais pourquoi diable feraient-elles cela ?)

Nous renouvelons cette offre pour la dernière fois :

Coffret DVD/Livre au prix exceptionnel de 25 € au lieu de 35 € (frais de port offerts). Offre valable jusqu’au 30 septembre 2024

Synopsis :

En mai 1981, Henri Guillemin inaugure une nouvelle série de 12 leçons d’Histoire à travers l’émission Henri Guillemin vous parle diffusée sur l’antenne de la Radio Télévision Suisse (RTS). Il explore toujours son thème de prédilection, celui de la trahison des élites, des gens de biens qui n’ont de cesse d’exploiter et de duper les gens du peuple, les gens de rien ou de peu.

Soit 12 conférences vidéos, au total 6 heures de connaissances utiles en 3 DVD :

DVD 1: Travail

1. La montée du fascisme : L’extrême droite est de plus en plus influente dans les années 1930 (diffusion : 3 mai 1981)

2. Pétain avant 1934 : C’est à Verdun que se crée la « légende » de Pétain (diffusion : 10 mai 1981)

3. Le politicien : de la politique de 1934 à la victoire du Front populaire (diffusion : 17 mai 1981)

4. La défense nationale : Pétain envisage une Révolution nationale dès la fin des années 30 (diffusion : 24 mai 1981)

DVD 2 : Famille

5. Un étrange Maréchal : pour l’éloigner de Paris, Pétain est nommé ambassadeur à Madrid (diffusion : 31 mai 1981)

6. Le but est atteint : L’armistice signé, les pleins pouvoirs sont accordés à Pétain (diffusion : 7 juin 1981)

7. L’an 1940 : début de la politique de collaboration voulue par Pétain (diffusion : 21 mai 1982)

8. Avec Darlan : entre 1941 et 1942, la Révolution nationale prend une nouvelle envergure

DVD 3 : Patrie

9. Laval réapparaît : la « zone libre » est occupée et Pétain s’accroche au pouvoir (diffusion : 28 mai 1982)

10. L’asservissement : la Résistance s’organise et Pétain crée la Milice pour la combattre (diffusion : 30 mai 1982)

11. La fin : en 1944, c’est le début de la fin pour Pétain et le régime de Vichy (diffusion : 4 juin 1982)

12. Constats : conclusion et bilan sur le régime de Vichy et le maréchal Pétain (diffusion : 6 juin 1982)

Les bonus :

1/ Compléments critiques et historiques par l’historienne Annie Lacroix-Riz, spécialiste de cette période historique.

Un total de 11 heures vidéo accessibles en ligne sur le site dédié :  http://www.affairepetain.fr/

Dans cette série, produite par la société Les Films de l’An II, Annie Lacroix-Riz, Professeure émérite d’histoire contemporaine Université Paris7- Denis Diderot, revient sur chacune des 12 conférences d’Henri Guillemin, pour les enrichir, les compléter, parfois les modifier, confirmant ainsi la puissance d’analyse critique d’Henri Guillemin dans le champ de l’Histoire politique.

2/ Livre : La vérité sur l’affaire Pétain de Henri Guillemin

Edition revue et remaquettée (248 pages) avec une préface inédite d’Annie-Lacroix Riz.

3/ Débat télévisé sur l’affaire Pétain – 52 mn – RTS (1982)

Avec Jacques ISORNI, avocat du Maréchal Pétain – Henri GUILLEMIN, historien – Jean-Noël JEANNENEY, homme politique – Henri AMOUROUX, écrivain et Jean-Raymond TOURNOUX, journaliste.

Comment commander :

En cliquant ici

Nos recommandations de lecture

Dans le droit fil de ses analyses critiques et historiques constituant le principal bonus du coffre DVD, nous recommandons les ouvrages de l’historienne Annie LacroixRiz, spécialiste du sujet. Les lire c’est aller à l’essentiel, jusqu’au bout du chemin. Ce sont les ouvrages les plus aboutis, les plus complets et surtout portant une lumière de vérité historique implacable, basée sur d’irréfutables sources archivistiques.

Il s’avère que l’actualité éditoriale de ses travaux est très riche actuellement.
Les éditions Armand Colin ont décidé d’effectuer trois nouvelles rééditions en format poche de trois ouvrages précédents, au vue de leur notoriété croissante.

Couverture de l’édition poche ;
792 pages ; 12,90 €
Maurice Papon, ancien fonctionnaire de Vichy, faisant un baisemain à Simone Veil, rescapée des camps. Photo prise le 5 avril 1978 devant le palais de l’Elysée, au sortir d’un conseil des ministres, alors qu’il est ministre du budget et elle ministre de la santé. Copyright Patrice Picot/Gamma-Rapho/Getty images

Synopsis :

Dès 1943 et jusque dans les années 1950, les élites impliquées dans la Collaboration ont cherché à se « recycler ». Y a-t-il vraiment eu, en France, une politique d’épuration? L’auteur explore cette question tout au long de son ouvrage dans lequel elle démontre que l’épuration criminalisée ayant suivi la Libération (femmes tondues, cours martiales, exécutions) a cherché à camoufler la non-épuration des élites, aussi bien de la part des ministères de l’Intérieur et de la Justice que de celle des milieux financiers, de la magistrature, des journalistes, des hommes politiques, et de l’Église. De nombreux anciens collaborateurs ont ainsi bénéficié de « grands protecteurs ». Le poids des Etats-Unis a également participé de cette non-épuration. Cet ouvrage prend le contrepied des ouvrages d’histoire de l’épuration parus ces vingt dernières années.

Se fondant sur les archives, Annie Lacroix-Riz démontre que la criminalisation de l’épuration pour collaboration a surtout couvert la non-épuration des élites.

Couverture de l’édition poche. 1224 pages ; 13,90 € Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, et d’autres responsables nazis font le salut nazi sur la tombe du Soldat inconnu à Paris, en France, en décembre 1938. Le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, fait le salut traditionnel derrière Ribbentrop. Ribbentrop était à Paris pour signer un pacte de non-guerre entre la France et l’Allemagne. | (Photo par Hulton-Deutsch/Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images)

Synopsis :

Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ? Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 : « Le jour viendra […] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés. »

Annie Lacroix-Riz analyse l’histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n’ont pas été simplement vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de « réforme de l’État » copié sur les voisins fascistes et à son obsession d’accord avec le Reich. Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d’actions des élites : militaires ; politiciens ; journalistes ; hommes d’affaires surtout, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges.

L’autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe, celle des militaires aussi. C’est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l’Allemagne comme partenaire privilégié dès les années 1920 et sabota l’alliance russe de revers qui avait évité la défaite en 1914. Aujourd’hui, l’accès aux archives éclaire les causes intérieures et extérieures de la Défaite et permet « l’instruction du procès de la vaste entreprise de trahison » que réclamait Marc Bloch.

La présente édition format poche de l’ouvrage a été systématiquement revue et complétée à la lumière des nombreux fonds d’archives, ouvrages et articles consultés depuis 2006.

Couverture de l’édition grand format ; en réimpression pour un format poche. Sortie prévue : janvier 2025. Cette nouvelle édition sera le fruit, comme les précédentes, d’une révision complète et augmentée.

Ceci est notre scoop : Armand Colin a décidé une troisième réédition en format poche prévue pour janvier 2025, celle de cet ouvrage sur la collusion des élites.

Synopsis :

Cet ouvrage porte sur l’un des aspects les moins explorés de l’Occupation : la collaboration de l’économie française, et notamment des grandes entreprises, à l’effort de guerre allemand. La liste des industriels nommés, ou plutôt cernés, est impressionnante. Les témoignages de leur collaboration anticipée ne le sont pas moins.

En été 1940, les banquiers et industriels français participent avec conviction à la liquidation des institutions républicaines. Ils s’installent dans la collaboration comme poussés par une sorte de loi naturelle. D’abord, dans les années 30, la minorité d’opérateurs économiques qui contrôle la France nourrit une admiration solide pour les prouesses techniques du Reich. Vichy n’a pas eu besoin de pousser les capitalistes à la collaboration : des cartels « européens » (dominés par les entreprises nazies), des sociétés mixtes franco-allemandes poussent comme des champignons. Les livraisons industrielles françaises au Reich et à sa machine de génocide, les crédits astronomiques, tout se met en place avec une rapidité et une bonne volonté impressionnantes… Un chapitre particulièrement révoltant du livre est consacré à l’aryanisation des fortunes mobilières, immobilières, industries et participations bancaires appartenant à des Français de confession israélite, mués en quelques heures et brutalement en parias. Un ouvrage fascinant des mœurs, mensonges et pratiques inavoués du grand patronat traumatisé par le Front populaire.

Bonne lecture.


Tableau de Mark Rothko peintre américain (1903 – 1970) : Le Noir contre le Rouge – 1962 – Samsung Museum of Art.