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Napoléon, légende et vérité

Comme il l’a souvent fait, Guillemin a publié ce bref livre pour fêter à sa façon, en 1969, le bicentenaire de la naissance du « petit chacal », comme il l’appelle en écho à l’une de ses désignations légendaires les plus célèbres.
Quelle fête, en effet ! au rebours de la vulgate scolaire et cocardière, Napoléon apparaît au fil de ces pages comme un avide, un cynique, et naturellement comme le tueur, à la guerre, d’une bonne partie de ses sujets.
Rien n’atténue la condamnation de ce « gangster » antipathique, de ce « Napoléon tel quel » pour reprendre le titre de la première édition.
Les impertinents de l’époque jubilent à lire cette « salubre leçon d’histoire » (Michel Polac), et après la mort de Guillemin un Edwy Plenel écrivait encore que « son aversion pour Napoléon Bonaparte nous manque ».

Ce n’est sûrement pas l’avis des historiens hagiographes, pour qui Guillemin n’est qu’un iconoclaste : disons un rebelle, que révulsent les images pieuses et qui, en effet, n’a de cesse de les détruire dès qu’elles dissimulent la réalité.

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Madame de Staël et Napoléon ou Germaine et le caïd ingrat

La légende est bien établie : face au Despote, Mme de Staël, sous le Consulat et l’Empire, fut l’intraitable opposante, l’incarnation de la « liberté ». Malheureusement, oui, c’est une légende, et même une légende bouffonne.

« Enthousiaste » de son « héros », Germaine Necker devenue baronne de Staël fit tout au monde pour attirer sur sa personne l’attention la plus vive et la plus admirative du général Bonaparte. Elle applaudit avec passion au 18 Brumaire, et dépense en vain ses sourires et ses prévenances pour tenter de se faire l’égérie du Maître. Le Maître la trouvait insupportable ; le type même de la « fâcheuse » – terme noble qu’aujourd’hui l’usage remplace par une grossièreté interdite.

C’est l’histoire vraie des rapports (suppliants d’un côté, agacés de l’autre) entre Germaine Necker et Napoléon Bonaparte que présente ce livre.