Le Vallès de Guillemin : une figure atypique
Professeur de lettres modernes, agrégée de lettres, docteur d’Etat
Le Vallès de Guillemin : une figure atypique
Professeur de lettres modernes, agrégée de lettres, docteur d’Etat
Petit inventaire des écrits de Guillemin sur la Commune.
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), agrégé ès lettres, docteur d’Etat, co-fondateur de LAHG.
Henri Guillemin ne porte pas Monsieur Thiers dans son cœur. Il retrace le déroulement de la carrière de cet homme politique que tous les historiens encensent, en démontrant qu’il n’a jamais obéi qu’à une seule préoccupation : défendre les intérêts de la bourgeoisie et le sacro-saint principe de l’inviolabilité de la propriété contre les idées abominables des socialistes.
Pour ce faire, il était prêt à tout.
Le Second Empire n’avait pas suffisamment reconnu ses mérites. Les événements qui suivent sa défaite vont lui permettre de mettre en œuvre la politique qu’il préconise depuis longtemps.
Le Gouvernement dit de Défense nationale, gouvernement qui se dit républicain, n’a qu’une hâte : signer la paix avec Bismarck pour avoir les mains libres vis-à-vis des ennemis de l’intérieur que constituent les ouvriers parisiens et éviter que la contagion ne gagne la province.
Thiers observe.
Quand l’insurrection éclate, Thiers, sans approuver la sanglante répression des Communards, sait tirer les marrons du feu pour établir cette « République conservatrice » qu’il appelle de ses vœux.
Un livre qui met à mal bien des récits édifiants de notre histoire nationale.
Avec ce troisième volume d’une étude consacrée aux Origines de la Commune, nous voici venus à la capitulation de Paris, en janvier 1871.
Les jeux sont faits. Ils l’étaient dès le début, en vérité. La capitulation est à l’ordre du jour. Depuis que le Gouvernement des « Jules » dit faussement Gouvernement de la Défense nationale attendait de la bienveillante neutralité de Bismarck qu’elle lui laisse régler la question sociale qui terrorisait les possédants. En cela il a été bien aidé par l’obstination à ne rien faire de l’état major, qui s’explique par sa volonté de traiter avec l’Allemagne.
C’est Blanqui qui dénonce « l’ignoble comédie de vaillance » jouée depuis septembre par l’imposture des Jules.
Et Henri Guillemin en apporte toutes les preuves, dans cet ultime tome de sa trilogie sur Les origines de la Commune.
Avec sa détermination habituelle à ne rien laisser dans l’ombre. L’utilisation sans vergogne du mensonge comme moyen normal de faire de la politique est déjà, à cette époque, une spécialité de la droite française, avec l’aide évidemment d’une presse aux ordres.