L’alliance du trône et de l’autel avait été mise à mal par les événements de la Révolution. La classe ouvrière était largement déchristianisée, la bourgeoisie citadine n’avait qu’une pratique sociale de la religion ; seule l’aristocratie, et les paysans qu’elle influençait, demeurait attachée au catholicisme.
Tout au long du XIXème siècle, pour l’Église et pour les pouvoirs politiques l’enjeu est primordial, la première pour restaurer son autorité sur les masses, les autres pour s’appuyer sur cette force de conservation sociale que représente le clergé : il faut rechristianiser la France.
Henri Guillemin retrace les épisodes de cette alliance d’intérêts croisés, de cette conjonction de cynismes symétriques, de ces manœuvres parfois peu reluisantes. Mais il croise, chemin faisant, de hautes figures du catholicisme (Lacordaire, Ozanam) qui illustrent la fidélité à l’exigence évangélique de soucis des pauvres. C’est vers eux que va son cœur.
En attendant la venue de celui qui tentera de réconcilier le christianisme et le socialisme : Marc Sangnier.