On n’attend guère Guillemin sur le terrain de la philosophie. Ce livre sur Nietzsche est unique dans sa bibliographie.
Ce qui l’intéresse, selon ses propres termes, ce n’est pas tant le contenu doctrinal de l’oeuvre de Nietzsche que « le bonhomme en lui-même », l’itinéraire qui mène ce fils de pasteur luthérien à l’annonce prophétique de la mort de Dieu, cet homme malade et solitaire à être l’auteur du Gai savoir.
Guillemin ne pouvait qu’être intrigué par la complexité de sa psychologie et la virtuosité avec laquelle il a joué de différents masques. Il a l’honnêteté de reconnaître qu’il n’est pas sûr d’avoir fait le tour du personnage.
« Il y a une proximité entre Guillemin et Nietzsche : chez l’un comme chez l’autre, la même oreille, la même aptitude à entendre ce qui sonne faux (ou juste) dans un discours, la même capacité à soupçonner derrière les postures les plus avantageuses des impostures réelles… »