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Quand Guillemin lisait Brasillach

Brasillach pendant son procès en 1945

Depuis que nous avons entrepris de feuilleter La Bourse égyptienne, ce quotidien francophone où Guillemin tint chronique de novembre 1937 à octobre 1939, nous avons pu voir que son activité y était avant tout celle d’un critique littéraire, même s’il choisit une bonne part de ses lectures pour des raisons qui ne sont pas seulement littéraires : la philosophie humaine de Sartre, Malraux ou Simenon, par exemple, qui le passionne ou parfois l’intrigue ; ou le catholicisme, si différent chez Mauriac et chez Bernanos qu’il admire tous les deux.

Même lorsqu’il parle d’un ouvrage qui touche de près à l’actualité de cette fin des années trente, il ne se transforme pas en commentateur politique : nous avons pu le vérifier à propos de Céline, dont il admettait lui-même, dans sa vieillesse, n’avoir perçu que très insuffisamment la monstruosité en 1938 et 1939, lorsqu’il rendait compte de ses pamphlets antisémites (cf. Les chroniques du Caire n° 4 du 27 mars 2017 – cliquez ici).

Le cas de figure est encore un peu différent avec Brasillach, dont Guillemin a parlé deux fois : le 14 août 1938 pour son essai biographique Corneille, et plus brièvement le 30 juillet 1939 pour son roman Les Sept Couleurs.

Je crois que pour apprécier ce qu’il dit, à ces dates-là, de ces deux ouvrages et de leur auteur, il faut opérer un double retour en arrière, sur Brasillach d’abord, mais aussi sur la période de l’immédiat avant-guerre.

Robert Brasillach à l’âge de 29 ans

Pour nous, Brasillach, c’est avant tout le collaborateur, l’antisémite et le délateur que de Gaulle n’a pas voulu gracier, et qui a été fusillé au fort de Montrouge le 6 février 1945.
C’est cette image-là que Guillemin lui-même a en tête des années plus tard, lorsque, me racontant en 1977 son départ en Suisse, à l’été 1942, il l’attribue aux accusations de gaullisme et d’amitié avec Mauriac lancées contre lui par le journal de Brasillach « Je suis partout » (voir P. Berthier, Henri Guillemin tel quel, Utovie, 2017, p. 83).

Pour comprendre la différence entre ce propos et ceux que Guillemin tenait sur le même Brasillach près de quarante ans plus tôt, il faut savoir, non d’abord comment Brasillach est mort, mais d’abord ce qu’il était, d’où il venait : c’est d’ailleurs la méthode même de Guillemin…

Brasillach

Robert Brasillach, né à Perpignan le 31 mars 1909, est le type du bon élève : bachelier à seize ans, normalien à dix-neuf. Entré rue d’Ulm en 1928, il est pour Guillemin, lui-même élève de l’École de 1923 à 1927, un jeune cadet dont, à un an près, il aurait pu être le camarade. Sans doute pas l’ami, car à vingt ans ces deux jeunes gens prennent des voies opposées : Guillemin a rencontré, à l’extrême-gauche, Marc Sangnier qui le forme et l’influence durablement ; Brasillach, lui, a connu à la khâgne de Louis-le-Grand deux jeunes gens situés dès cette époque sur l’autre bord, Maurice Bardèche (1907-1998) et Thierry Maulnier (1909-1988).

André Bellessort, leur professeur de lettres, leur a fait connaître Maurras ; c’est ainsi que Brasillach devient dès le début des années 1930 un des chroniqueurs littéraires de L’Action française, tout en écrivant des essais et plusieurs romans où il exerce sa culture et son intelligence : Présence de Virgile (1931) précède le Corneille de 1938 dont parle Guillemin ; quant aux Sept Couleurs, c’est son cinquième roman depuis Le Voleur d’étincelles (1932).

Maurras et Brasillach en 1938

Une autre des passions de Brasillach est le cinéma, dès l’adolescence ; une part notable de son travail de critique lui est consacrée, à tel point qu’en 1935 (il n’a que vingt-six ans) il publie avec son ami Bardèche, devenu son beau-frère, la première édition d’une Histoire du cinéma, augmentée et rééditée en 1943 ; proche d’Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque en 1936, il connaît des cinémas étrangers encore ignorés en France, où il est un des premiers à parler d’Ozu ou de Mizoguchi par exemple.

Il ne s’agit pas de “noyer le poisson” et de faire comme si, devenu rédacteur en chef de Je suis partout en 1937, ce brillant sujet de la république des Lettres n’avait pas eu dès lors les comportements qui furent les siens et qui le menèrent à la mort ; il s’agit juste de rappeler qu’en 1938 et même en 1939, Guillemin ne savait pas ce que ferait, pendant l’occupation, cet écrivain qu’il connaît comme son opposé dans le monde des idées, mais sans plus ; c’est comme lui un normalien, un jeune homme intelligent qui s’exprime par ses œuvres.

Ajoutons enfin que si l’habitude du recul historique fait que des millésimes tels que « 1938 » et « 1939 » sonnent sinistrement à nos oreilles, parce que nous connaissons la suite, ce ne sont, pour la plupart de ceux qui les vivent dans le présent, que deux années marquées par la tension internationale ; n’oublions pas que trois mois après l’article de Guillemin sur le Corneille de son condisciple, les accords de Munich furent largement vécus (au moins officiellement) comme une opération réussie de sauvegarde de la paix européenne et mondiale.

Tout cela étant dit, nous sommes “armés” pour lire dans leur contexte les propos de Guillemin sur Brasillach.

Les chroniques du Caire n°8 – Guillemin/Brasillach

C’est le 14 août 1938 que La Bourse égyptienne publie la chronique sur le Corneille ; en voici le premier paragraphe, particulièrement remarquable à mon avis :

Est-ce parce que Thierry Maulnier a publié un Racine que Robert Brasillach, son coéquipier, a voulu écrire un Corneille ? On a dit de Thierry Maulnier qu’il continuait Maurras ; Brasillach continue donc Léon Daudet. Et il est sûr que, dans ce Corneille, quelque chose, en effet, se retrouve de la manière joviale et sommaire dont M. Daudet traite les grands hommes victimes de son choix. Mais de même que Thierry Maulnier est singulièrement plus solide et plus sérieux que M. Maurras, de même Brasillach vient de nous donner un Corneille un peu moins bouffon que le Victor Hugo de M. Daudet. Son livre est loin d’être sans valeur, et s’il y a là de la facilité, il y a aussi, à défaut de génie, du talent.

Charles Maurras (1868-1952) et Léon Daudet (1867-1942) sont deux des fondateurs, en 1908, de L’Action française ; mais ce n’est pas ostensiblement pour cela que Guillemin les nomme ici tous deux ensemble : c’est parce qu’ils ont tous deux une activité littéraire ou plutôt d’histoire littéraire.

Maurras avait surtout publié en 1902 un livre longtemps célèbre, Les Amants de Venise, sur Musset et Sand ; Guillemin a dit plus tard tout le mal qu’il pensait de cet ouvrage romancé, et dans La Bourse égyptienne même, il dit pis que pendre des « vies romancées » que continue à écrire le vieux Daudet.

 


 

C’est donc bien littérairement que Maulnier (dont le Racine remonte à 1935) et Brasillach « continuent » Maurras et Daudet. Les gens informés savent où se situe, en politique, ce quatuor des deux vieux et des deux jeunes, mais ce n’est pas le sujet ; tout juste un sous-entendu pour initiés.

À preuve le deuxième paragraphe de l’article sur le Corneille ; il est beaucoup plus long et je n’en retiens que ce qui peut faire comprendre l’état d’esprit de Guillemin. Brasillach décrit à n’en pas douter un Corneille fasciste ; Guillemin voit bien cela, mais ne parle que d’« agacements », ajoutant même que « ce n’est pas bien grave » ; voici ce qui n’est pas  bien grave :

Nous laisserons donc paisiblement Robert Brasillach célébrer ce qu’il nomme « le fascisme de Pierre Corneille » ; nous consentirons qu’il voie dans les règles d’éducation des Jésuites […] la méthode même des « régimes totalitaires » : « créer la Force par la Joie » (les majuscules étant de rigueur) ; nous lui passerons encore ce tic, dont il est frappé, de fuir, comme la peste, le mot « patriotisme » pour dire, en toutes circonstances, « nationalisme » ; c’est le style maison. Brasillach est un fervent ami du cinéma ; et il a raison ; mais on peut trouver fatigantes des comparaisons qui se justifient aussi piteusement que celle, par exemple, de Polyeucte et des films de Charlie Chaplin. [Etc.]

Plus le paragraphe avance, plus on voit que Guillemin, parfaitement lucide sur le fait que Brasillach est un fasciste, trouve surtout condamnable la médiocrité intrinsèque de son travail d’essayiste, de son style ampoulé qui ne dit jamais rien directement, bref de son manque de sérieux ; la fin du même deuxième paragraphe, venimeuse en diable, accuse carrément Brasillach de superficialité, voire de plagiat :

Robert Brasillach, ancien élève de l’École Normale Supérieure, s’en voudrait à mort – il le crie sur les toits – de parler de Corneille comme font, paraît-il, les « professeurs » ; ces honnêtes gens […] sont l’objet préféré de ses exécrations ; d’abord, ce n’est pas gentil pour M. Bellessort qui fut professeur avant d’être académicien et qui, même, eut l’avantage d’avoir jadis Brasillach dans sa classe au lycée Louis-le-Grand ; ensuite j’aime encore mieux un professeur timide et qui parlerait de Corneille sans multiplier les traits de génie, j’aime encore mieux cette pauvre science méticuleuse mais instructive que les plus brillantes considérations et les plus fines […] ; enfin, il n’est peut-être pas opportun de pourfendre si gaillardement l’Université quand on emprunte à Jules Lemaître, à Lanson, à Péguy, à M. Pierre Lièvre et même à M. Louis Rivaille la plupart des idées sur lesquelles on bâtit son livre.

Lemaître, Lanson sont des historiens de la littérature de la génération précédente, et leurs travaux sont respectés : les piller est donc de mauvais goût, de même que puiser chez le patriote Péguy.
Les allusions à Pierre Lièvre (1882-1939) et à Louis Rivaille sont plus perfides encore.

Le premier, connu par la série aimable de ses Esquisses critiques, vient de publier Corneille et son œuvre, livre tiré de quatre « causeries » radiophoniques (et il est accessoirement l’auteur d’un Maurras paru en 1925).
Le second a fait paraître chez Boivin, en 1936, sa thèse sur Les Débuts de Pierre Corneille, aussitôt couronnée par l’Académie française, et Guillemin a forcément repéré cet ouvrage, puisque sa propre thèse sur Le « Jocelyn » de Lamartine a été publiée la même année chez le même éditeur : dans l’un et l’autre cas, il s’agit de dire que Brasillach n’a pas hésité à se servir dans ce qui venait de paraître, et que Guillemin, professeur en classes préparatoires et bientôt à l’Université, a toutes les raisons de connaître.

C’est donc bien un article de critique littéraire, hostile mais de critique littéraire, qu’il écrit contre Brasillach.


Pas seulement contre lui, cependant : dès que son livre oublie la rodomontade pour devenir personnel, Guillemin apprécie Brasillach, ainsi : « dans certaines pages où il ressuscite pour nous le visage de Corneille, avec une netteté bouleversante, et dans des paragraphes d’analyse où l’intelligence éclate, et nous ravit ».

Guillemin aime à tel point, alors, que son style à lui aussi s’aiguise, devenant, dès 1938, celui qu’il aura plus tard dans ses propres essais d’histoire littéraire.
Lisez ce qu’il écrit :

Et cette allusion, jetée comme un coup d’épée – cette fois, Brasillach a su s’interdire d’amplifier, et il y a gagné une force inouïe –, cette allusion à la scène muette qui sûrement s’est passée lorsqu’on enterra la Du Parc ; Corneille l’avait aimée ; elle était devenue la maîtresse de Racine ; elle venait de mourir d’une mort brusque et « douteuse » ; Racine suit le convoi ; il est affreusement pâle ; Corneille est là, lui aussi ; il sait ce qui se murmure sur la fin de la comédienne : il regarde à la dérobée ce Racine qui l’offusque, qui lui fait envie, qui lui fait peur. Oui, tout ce qu’il dut y avoir dans ce regard…

Il est frappant de voir Guillemin, dans les passages où il loue Brasillach, lui savoir gré de mettre l’accent sur des aspects que lui aussi privilégiera, plus tard, dans ses portraits.
Ceci, par exemple, à propos du Cid :

[…] personne n’avait su nous faire éprouver avec autant de force cette jeunesse, cet emportement, cette ardeur de l’âme et des sens qui donnent au Cid son frémissement miraculeux : « […] ce garçon et cette fille sont près l’un de l’autre et ils approchent leurs visages et leurs souffles… leurs mains n’osent pas se toucher, et se touchent… » Ces choses-là sont des réussites.

Le Guillemin qui écrit cela ne dira pas autre chose lorsque, au grand dam des bien-pensants, il essaiera d’imaginer les amours de Jeanne d’Arc (voir le passage « elle a bien dû lui donner ses lèvres », etc., dans Jeanne, dite Jeanne d’Arc [1970], Utovie, 2005, p. 38).

Au total, que ce Corneille soit teinté de « fascisme » importe peu ; ce qui est dommage, c’est que ce ne soit pas un livre rigoureux :

« On aurait aimé un peu plus de prudence dans l’affirmation, une hâte moins grande à lancer des formules ». Guillemin en cite une liste, de ces formules : « Corneille est successivement sous sa plume le “d’Artagnan du théâtre”, le “Tino Rossi de la tragédie”, le “Seigneur du Zodiaque”, le “prince des alibis”, “le Cid du catholicisme”, et pour finir “saint Pierre Corneille” […]. Ce burlesque innocent et juvénile est bien récréatif ».
Comique par exagération… un peu comme Céline.

Le trait final de l’article nous ramène, par un joli mouvement cyclique, à son début. Il s’agit pour Guillemin de finir en reprochant à Brasillach de vouloir faire de Corneille « notre Shakespeare » ; pourtant, Brasillach n’a pas forcément tout à fait tort (cela, c’est moi qui le dis), mais peu importe : savourons la “vacherie” sur laquelle se referme cette chronique :

« Allons, la grandeur de Corneille n’est pas là, et c’est vouloir le tuer net que de vouloir crier, en son honneur, au Shakespeare français. Il est ainsi des maladroits qui manient l’éloge comme ils feraient d’une matraque et qui vous assassinent d’un coup Anatole France en l’appelant un maître, ou M. Maurras un penseur ».

La seconde fois que Guillemin parle de Brasillach dans La Bourse égyptienne, c’est le 30 juillet 1939 : un mois avant la guerre, mais encore une fois personne ne le sait alors.

Le titre de l’article est « De Robert Brasillach à Henry Bordeaux », car Guillemin partage sa chronique entre deux romans : Les Sept Couleurs du premier, et La Cendre chaude du second. Il les trouve aussi mauvais l’un que l’autre, mais pas (pas ostensiblement en tout cas) parce que leurs auteurs se situent à son opposé sur l’échiquier politique : parce que ce sont de mauvais romans, tout simplement.
Je donne, ici aussi, l’entrée en matière, qui ne ménage rien :

Pas beaucoup de chance, cette semaine. J’ai voulu me rendre compte de ce que pouvait bien valoir ce roman de Brasillach, annoncé comme un très curieux, très ingénieux essai pour introduire, dans un seul volume et successivement, toutes les formes d’expression littéraire qui peuvent être utilisées dans le genre romanesque. Il paraît qu’il y en a sept : le récit – les lettres – le journal – les réflexions – le dialogue – les documents – le discours (autrement dit : le monologue, le récit à la première personne). C’est cela « les sept couleurs ». Le livre porte pour titre, en somme, son procédé de fabrication. On ne peut pas nous dire plus clairement que le contenu n’a aucune importance, que le sujet lui-même n’est pas du tout ce qui compte et qu’il faut chercher l’intérêt de cet ouvrage et le mérite qu’il peut avoir dans cette singularité seulement d’une composition où chaque chapitre est traité sur un mode particulier et constitue, pour ainsi dire, une démonstration expérimentale de telle méthode après telle autre.
On pouvait se douter d’avance que le résultat serait piètre. Le petit jeu de M. Brasillach n’aura guère amusé que lui, si tant est qu’il y ait trouvé du plaisir. Il est très difficile de prétendre retenir sérieusement notre attention en se bornant à nous offrir le spectacle un peu chiche d’un exercice de gymnastique élémentaire.

Intéressante, cette ironie de Guillemin, car elle préfigure son incompréhension, bien plus tard, du « nouveau roman » et son recul devant l’impersonnalité du structuralisme.

J’avoue n’avoir pas lu (et j’ai tort) Les Sept Couleurs, peut-être est-ce un mauvais roman, et peut-être pas, vu l’intelligence de son auteur. Mais pour Guillemin qui veut palper la vérité de l’humain, rien à dire en faveur de Brasillach dans ce « petit scénario très chétif ; encore une fois, ce n’est pas le drame, ou l’aventure, qui a fait l’objet de ses soins ; rien que la couleur – ou plus exactement le barbouillage ».

Mieux vaut encore Brasillach essayiste, voire journaliste.
« C’est un polémiste qui a de la verve, c’est un essayiste qui a du talent ; il est un peu hâtif, […] il perd pied assez souvent et se jette dans un verbiage dont il s’enivre. […] Mais enfin son Virgile, ses Portraits, son Corneille se lisent […] Ses romans, au contraire, n’ont rien pour eux ».

Et Guillemin risque un classement au mérite, bien intéressant à lire en cette année 1939 :

Le romancier est un être qui ajoute aux créatures de ce monde d’autres créatures nées de son esprit et qui, cependant, prennent place, mystérieusement, parmi nous. Stendhal, Flaubert, Balzac, Hugo lui-même ont réussi ce miracle ; Bourget a eu cette chance, une fois ; à l’heure où nous sommes, Mauriac, Duhamel sont des créateurs. Et je crois bien que Troyat est de leur race, comme aussi, peut-être, Simenon. Le pauvre Brasillach n’a rien à voir avec ces prédestinés.

Ceux qui connaissent bien Guillemin ne manqueront pas de sourire en le voyant ici saluer Duhamel, qu’il assassinera plus tard (voir Henri Guillemin tel quel, p. 98).

Rien d’autre sur le roman de Brasillach, sinon pour constater sur le ton le plus neutre (en apparence) :

« Il nous promène […] de l’Italie fasciste au Troisième Reich, pour nous acheminer enfin vers l’Espagne de Franco. Il appelle en vain l’actualité à son secours pour tenter d’animer son morne produit ; […] il termine par des fragments de son prochain livre sur la guerre d’Espagne. Tout cela est bien affligeant. »

Je dis « le plus neutre en apparence », parce que je me demande si Guillemin dans ces deux articles, n’a pas utilisé la littérature pour dire l’arrière-fond de sa pensée sans choquer le lectorat de La Bourse égyptienne, qui ne devait pas être majoritairement de gauche ; il a des griefs, et sérieux, contre Brasillach essayiste et écrivain ; mais enfin, il savait bien qui était, par ailleurs, l’« affligeant » Brasillach. Non ?
Je pose au moins la question.

Article rédigé par Patrick Berthier

Paris la nuit – vue de Notre-Dame – Photo de Brassaï prise en 1933

Le colloque du 17 novembre 2018

Cette lettre d’information entre dans le cadre du prochain colloque Henri Guillemin que nous organisons en novembre prochain et qui aura pour thème : la montée du fascisme, Pétain, la débâcle de 40 et la collaboration.

Il se tiendra dans la salle Dussane de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) – 45, rue d’Ulm 75005 Paris.

Les inscriptions s’effectueront par Internet, directement à partir de notre site. Elles seront ouvertes le lundi 3 septembre 2018 et se clôtureront la veille du colloque à minuit.

Une lettre d’information sera prochainement diffusée qui présentera le programme définitif et indiquera les détails et les précisions nécessaires pour s’inscrire.

Toutefois, l’avant-programme est disponible en cliquant ici

Une réponse sur « Quand Guillemin lisait Brasillach »

J’ajouterai seulement quelques mots pour évoquer l’une des multiples conversations que j’ai eues avec Henri Guillemin. Notamment à propos de Brasillach dont nous déplorions qu’il en soit réduit à ces douze balles dans la peau du journaliste scélérat…
Ayant exprimé mon goût pour la poèsie brasillachienne qui me rappelait les chansons de Charles Trenet, HG me rétorqua que la comparaison ne l’étonnait pas car leurs inspirations s’enracinaient toutes les deux dans le même humus provincial.

Quant à l’histoire du cinéma de Brasillach-Bardèche, elle m’a accompagné durant toute mon adolescence…

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