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Publication inédite des Chroniques du Caire

Couverture du livre – 304 pages – 26 €

Une publication inédite

Pouvoir aujourd’hui publier des textes de Henri Guillemin parfaitement inconnus du public, textes d’une très haute qualité, est quelque chose de rare.
Bien plus qu’une nouveauté, c’est un événement éditorial.

Même si stricto sensu, les Chroniques du Caire ne sont pas inédites car publiées entre 1937 et 1939 dans un quotidien égyptien (disparu depuis 1962, disponible à la Bibliothèque nationale ou chez un collectionneur talentueux), la publication des Chroniques du Caire – 1937-1939 – une certaine idée de la critique, édition établie par Patrick Berthier, sous la forme d’un recueil richement commenté peut, à juste titre, être considérée comme un inédit.
Ne boudons pas notre plaisir.

Où il est question du Caire, de Henri Guillemin, et de ses chroniques littéraires 

Après l’obtention de son titre de docteur ès-lettres, Henri Guillemin, jusqu’alors enseignant dans le secondaire en province, est nommé, à l’automne 1936, professeur de littérature française à l’Université du Caire.

Au bout d’un an d’enseignement, déjà connu d’un plus vaste public que celui de ses étudiants grâce à ses premières conférences, Guillemin se voit proposer en octobre 1937 une tribune de critiques littéraires dans le prestigieux quotidien La Bourse égyptienne, journal lu par l’élite du pays et qui rayonne sur tout le Moyen-Orient.

C’est le début d’une production de textes critiques passionnants de livres qui sont publiés dans les années d’avant-guerre, tels que L’Espoir d’André Malraux, La Nausée de Jean-Paul Sartre, Bagatelles pour un massacre, l’école des cadavres de Céline ainsi que les ouvrages d’un Mauriac, un Bernanos ou un Simenon, et d’autres encore. (1)

A l’été 1938, Henri Guillemin quitte son poste du Caire pour se rendre à Bordeaux où il est nommé professeur. Pour autant, il continue pendant un an d’envoyer ses articles.
Ce sont finalement 98 critiques littéraires portant sur 109 livres (romans, nouvelles, récits, essais, biographies….) qui paraîtront dans La Bourse égyptienne, du 7 novembre 1937 au 22 octobre 1939.

La réalisation de cet ouvrage a demandé à Patrick Berthier, auteur de cette édition, des années de recherches à la BNF pour offrir aujourd’hui au lecteur un vrai plaisir de découverte, un réel plaisir de lecture.

Les Chroniques du Caire : un bonheur de lecture

Chroniques du Caire – 1937-1939 – une certaine idée de la critique, est un ouvrage généreux.
Il fait partie de ces (trop rares) livres qui, comme toute bonne nourriture de l’esprit, ont le mérite d’offrir une pluralité de plaisirs en étant à la fois copieux et subtils, riches et stimulants.
Mais par-dessus tout, c’est un livre qui emmène son lecteur dans un ample voyage réjouissant au pays des Arts et des Lettres, en pure Littérature.
Un plaisir intellectuel qui s’explique à mes yeux par ses différents niveaux de lecture et la dynamique roborative qu’ils créent entre eux.

J’en vois pour ma part, trois.

En premier lieu, s’imposent les textes de Guillemin. Des critiques littéraires passionnantes. Bien que ces écrits datent du début de sa carrière et de sa renommée, tout Guillemin est là : son style incomparable et sa fulgurance d’analyse.

S’agissant du fond, on retrouve le talent de Guillemin qui sait tout de suite repérer dans un texte, non pas tant son sens caché, mais plutôt, de façon plus ample et globale, sa vérité masquée, sa véritable identité créatrice, la vraie nature de son empreinte littéraire.
Ainsi, les authentiques écrivains tout comme les simulateurs, mêmes reconnus ou primés sont très vite identifiés. « Le résultat est impressionnant et constitue une leçon méthodologique à l’attention des critiques de tout temps. Nous y trouvons déjà le style Guillemin, toujours passionné, parfois enflammé, qui sait aller jusqu’au souffle épique … » (4e de couverture).

S’agissant de la forme, les libertés qu’il prend avec les citations pour établir sa démonstration sont aussi au rendez-vous.
« C’est principalement dans son habitude de triturer les citations, non pour leur faire épouser son opinion à toute force, mais pour les rendre, disons, plus « percutantes », que Patrick Berthier s’en amuse souvent et s’en agace franchement parfois. Certes la méthode Guillemin ne change rien au fond, mais les libertés qu’il prend, on le conçoit, peuvent énerver les tenants d’une citation d’autant plus indiscutable qu’elle est orthodoxe » (page 7 de la note de Jean-Marc Carité – Directeur des éditions Utovie, mise en ligne en annexe, voir plus bas).

Cette façon de rechercher l’essentiel d’un texte et surtout de l’atteindre, pourrait faire penser à un Guillemin qui, écrivant la critique littéraire d’un roman pour aller au fond, pour aller au vrai, dans une attitude pleine de passion, se mesurerait au texte comme dans un duel.
Non pas comme un guerrier, mais comme un esthète dans l’art de l’escrime, d’une grande agilité, n’hésitant pas à choisir les postures les plus rapides et les moins convenues, pour faire mouche et pas forcément à fleurets mouchetés, pour toucher de façon imparable.
Une virtuosité condamnée par les uns au nom du respect des règles et des conventions, mais saluée par les autres au nom de l’esthétique du geste et de l’objectif atteint.

En exécutant cette figure inédite lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016, la Roumaine Ana Maria Popescu donne le coup final qui lui permettra de décrocher la médaille d’or. 

En deuxième lieu, l’appareil critique établi par Patrick Berthier – absolument nécessaire quand il s’agit de Guillemin – est si important, si fourni et si riche d’enseignements, qu’il prend place très vite comme un second livre à l’intérieur de l’ouvrage ; un livre également de critique et d’histoire littéraire qui vient compléter, préciser et enrichir les articles de Guillemin.

En effet, Patrick Berthier indique dans son avant-propos, qu’après avoir lu les 98 chroniques, il a choisi de ne retenir que les plus pertinentes à lire aujourd’hui, celles relatives aux écrits d’auteurs qui ne sont pas « tombés dans un complet oubli », c’est à dire environ un tiers de l’ensemble, et de les publier dans leur entier.

Mais le reste ? Il aurait pu se contenter de dresser une liste en annexe indiquant simplement titres et auteurs. Mais non. C’est mal le connaître.

A l’opposé de ce choix facile, il nous offre une très belle première partie de plus de soixante pages, intitulée « l’atelier du critique » qui nous propose « une étude de l’ensemble des chroniques non retenues, appuyée sur de larges citations ».
Ce qui nous permet de saisir l’ensemble de cette production de deux années, ses changements de ton ou de sujets en fonction des événements (la guerre approche), bref d’apprécier « la courbe générale des quatre-vingt-dix-huit chroniques et son évolution ».

C’est une introduction magistrale qui place le lecteur au plus près du travail de critique purement littéraire de Guillemin, des raisons de ses choix, ses thèmes de prédilections, ses détestations et qui nous fait voir ce qui est en germe et deviendra très vite sa marque et sa singularité : un ton, un style, une passion pour l’étude des trajectoires humaines torsadées par la recherche intense de la vérité intime.

Dans cette première partie qui confine à l’essai, Patrick Berthier, à travers de nombreuses notes et de généreux commentaires, nous fait voyager à sa façon dans le pays de la Littérature et nous montre ainsi ses propres talents de critique littéraire, dévoilant par là-même sa passion des Lettres.

Ces notes ne se contentent pas de préciser tel terme, de donner telle référence. Plus que des notes, ce sont à elles seules de véritables condensés d’histoire littéraire qui abondent, pour notre plus grand plaisir, en informations rares et autres incroyables anecdotes, tout en restant au service du texte de Guillemin.
Un travail de recherche qu’il convient de saluer.

Tunnel de livre en bibliothèque de Prague, symbolisant l’infini du monde livresque   –
composition photographique à partir de miroirs de Vladimir Zhuravlev

Enfin, un troisième niveau agit sur le lecteur, malgré lui, de façon automatique.
En effet, la lecture des Chroniques crée une première dynamique entre, d’une part, le souvenir qu’on a gardé d’un ouvrage (par exemple La nausée ou Le Mur de Jean-Paul Sartre), l’idée qu’on s’en est faite, ce qu’on a ressenti, ce qu’on en a retiré, et, d’autre part, le verdict de Guillemin.

A ce niveau je pense qu’il est difficile d’échapper au jeu du rappel de mémoire et de la comparaison. La critique de Guillemin ne laisse pas indifférent.
Si bien que l’on peut éprouver deux sentiments opposés : soit être conforté dans son premier jugement à travers l’analyse de Guillemin, soit au contraire, constater qu’on est passé complètement à côté de l’oeuvre.

Lire Chroniques du Caire peut donner envie de reprendre les ouvrages critiqués, pour mieux les comprendre ou les savourer à nouveau. On pourrait même se laisser aller à jeter un œil sur ceux que Guillemin assassine, simplement par curiosité.

Une seconde dynamique, moins immédiate, concerne la comparaison entre la réception aujourd’hui d’un Bernanos, d’un Gide et même d’un Sartre, avec les recensions de Guillemin écrites à chaud lors de leur publication. Qu’est-ce qui a résisté au temps ? Comment et pourquoi notre réception des œuvres évolue-t-elle ?

Finalement, par un heureux parallélisme des formes, plonger dans les Chroniques du Caire pousse à continuer la lecture dans trois directions : lire les ouvrages de Henri Guillemin, (re)lire les œuvres qu’il a analysées et découvrir les inconnues ou celles qu’on n’a jamais lues.

NOTE (1) Nous avons diffusé neufs lettres d’information sur les Chroniques au fur et à mesure de la construction de l’ouvrage. Pour rappel et dans l’ordre de diffusion : Simenon, Malraux, Sartre, Céline, Mauriac, Bernanos, Hemingway, Brasillach et Georges Rotvand.
Pour les relire, il suffit d’utiliser le moteur de recherche qui se trouve en haut à droite après avoir cliqué sur « Newsletter », premier onglet de la page d’accueil.

La note enthousiaste de l’éditeur

Même si Jean-Marc Carité, directeur des éditions Utovie, a tout lu de Guillemin, même s’il avait senti, dès le départ, que cet ouvrage inédit serait de haut niveau, je pense qu’il ne s’attendait pas, une fois le livre entre ses mains, à découvrir une si grande puissance d’évocation.

Ce qui explique qu’il ait éprouvé le désir, je dirais même le besoin, d’exprimer son émotion et sa joie devant ce travail, dans une note personnelle, reflet de son admiration pour Guillemin.

Pour lire le texte de JM. Carité, cliquez ici

Promotion du livre

L’ouvrage mérite tous les efforts pour qu’il soit connu du plus grand nombre, des connaisseurs comme des découvreurs de Guillemin.

Nous allons faire en sorte que sa publication soit relayée le mieux possible à travers les différents supports médiatiques.

Cette lettre d’information y contribue déjà.

Nous projetons également un certain nombre de présentations/lectures publiques dans les meilleures librairies, en commençant par Paris (il y aura ensuite Bordeaux, où vécut Henri Guillemin, sans doute Nantes, peut-être Toulouse…)

A ce stade vous nous pardonnerez de n’être pas plus précis hormis le fait que ces événements se dérouleront dès septembre prochain et qu’ils seront filmés par nos soins pour être diffusés ensuite sur notre site.

Une fois passé l’été, nous serons en mesure de vous indiquer les dates et les lieux choisis.
Tenez donc prêts vos agendas !

Comment acheter le livre ?

Par correspondance :

30 € port compris à Diffusion Différente/Utovie – 402, route des Pyrénées – 40320 Bats – tél : 05 58 79 17 93 et à utovie@wanadoo.fr

Par Internet :

Sur www.utovie.com (paiement en ligne sécurisé)

En librairies :

Soleils Diffusion au 01 45 48 84 62 et à soleilsdiffusion@hotmail.fr

Et toutes librairies

Note rédigée par Edouard Mangin

Henri Guillemin