Publié en 1964, ce volume est la réunion des préfaces rédigées par Guillemin pour les vingt volumes du célèbre cycle réédité à cette époque par Rencontre, à Lausanne.
Chacune comporte bien sûr une partie d’analyse de l’intrigue, mais surtout le préfacier, dans le fil de son récent Zola de 1960, cherche à dégager de la gangue de ces longs romans, dont seuls quelques-uns sont très célèbres, la figure humaine d’un auteur qu’il situe complètement à l’opposé du matérialiste et du « pornographe » stigmatisé par une large part de la critique du temps.
Le cœur de ce portrait indirect de Zola se trouve dans le commentaire du dernier roman, Le Docteur Pascal, dont le héros, presque un saint pour Guillemin, sert une « œuvre lointaine et mystérieuse » ; par lui la lignée, pourrie en effet, des Rougon-Macquart s’échappe finalement vers la lumière. Cette lecture à rebours des clichés sur Zola est, pour employer un mot qu’aimait Guillemin, « salubre ».