Henri Guillemin ne porte pas Monsieur Thiers dans son cœur. Il retrace le déroulement de la carrière de cet homme politique que tous les historiens encensent, en démontrant qu’il n’a jamais obéi qu’à une seule préoccupation : défendre les intérêts de la bourgeoisie et le sacro-saint principe de l’inviolabilité de la propriété contre les idées abominables des socialistes.
Pour ce faire, il était prêt à tout.
Le Second Empire n’avait pas suffisamment reconnu ses mérites. Les événements qui suivent sa défaite vont lui permettre de mettre en œuvre la politique qu’il préconise depuis longtemps.
Le Gouvernement dit de Défense nationale, gouvernement qui se dit républicain, n’a qu’une hâte : signer la paix avec Bismarck pour avoir les mains libres vis-à-vis des ennemis de l’intérieur que constituent les ouvriers parisiens et éviter que la contagion ne gagne la province.
Thiers observe.
Quand l’insurrection éclate, Thiers, sans approuver la sanglante répression des Communards, sait tirer les marrons du feu pour établir cette « République conservatrice » qu’il appelle de ses vœux.
Un livre qui met à mal bien des récits édifiants de notre histoire nationale.