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L’engloutie. Adèle (1830-1915), fille de Victor Hugo

Victor Hugo a connu la douleur de perdre quatre de ses cinq enfants : Léopold à trois mois (1823), Léopoldine noyée à dix-huit ans (1843), Charles et François-Victor morts quadragénaires, en 1871 et 1873 ; quant à la benjamine, Adèle (le même prénom que sa mère), le vieux père l’a dite un jour « plus morte que les morts, hélas », comprenons : internée, folle.
Partie à trente ans au Canada se jeter à la tête d’Albert Pinson, lieutenant anglais rencontré à Jersey en 1854, elle se trouve confrontée à un viveur qui ne veut pas d’elle, la méprise, l’exploite financièrement et l’abandonne.

Elle avait affirmé à ses parents que le mariage avait eu lieu ; au moment où elle leur avoue qu’il n’en est rien, elle sombre déjà dans la démence ; Hugo, lui, est blessé du scandale ainsi jeté sur son nom. Peu à peu, ne restera que le deuil.

Passionné par tout ce qui concerne Hugo, Guillemin s’était penché sur le journal intime d’Adèle lors de la publication de ses trois premiers volumes par une chercheuse américaine, Frances V. Guille ; il l’utilise dans ce bref livre de 1985, ainsi que des correspondances et documents inédits, pour retracer la « lugubre histoire », en « réduisant à l’extrême le commentaire » et dans le « refus délibéré d’un récit romanesque ». Le souci de comprendre, comme toujours.