Cher-es abonné-es, cher-es adhérent-es, cher-es ami-es,
Alors qu’elle vient à peine de commencer, qui n’attend pas de cette nouvelle année la fin d’une période ouverte brutalement il y a un an et qui ressemble à un mauvais rêve éveillé ? Malgré l’incertitude générale de la situation et les changements réguliers de perspectives, nous espérons et désirons tous en sortir. Souhaitons donc que 2021 puisse être une bonne année à tous points de vue, et avant tout celui de la santé.
En ces premiers jours de janvier, recevez nos sincères remerciements pour votre soutien, vos commentaires et vos suggestions.
Ils sont pour nous importants. Comme adhérents, comme abonnés, vos conseils sont précieux. Nous le constatons régulièrement, l’intérêt pour les travaux critiques et démystificateurs de Guillemin ne faiblit pas. A travers nos différentes actions, nombre de messages de soutien l’attestent. Ils nous encouragent à progresser sur le chemin qu’il a tracé, en continuant de déployer nos activités et développer sa notoriété : newsletters, chemins de traverse, colloque, édition, et autres.
Et autres ? En effet, 2021 verra le lancement de nouvelles actions qui viendront enrichir, compléter, intensifier, élargir l’éventail en place depuis notre création. Proposer des pistes de réflexion, transmettre de la connaissance utile, dévoiler les vérités masquées, faire découvrir des ouvrages et des pensées critiques, rappeler les fondamentaux culturels, toutes actions permettant aux gens de comprendre la situation sociale actuelle et d’y voir plus clair, tout cela n’a pas faibli et garde le même niveau d’importance.
Les Ami(e)s d’Henri Guillemin (LAHG) ouvrent, avec 2021, leur sixième année d’activités. Parmi celles-ci, rappelons la tenue du colloque en octobre prochain.
Plusieurs dates avaient été évoquées dans notre dernière lettre du 23/11/20, comme celle du 2 ou du 9 octobre. Les agendas ayant évolué depuis, nous visons aujourd’hui la date du samedi 16 octobre (sous réserve des conditions de l’ENS).
En effet, l’actualité Guillemin sera riche en octobre prochain.
Je profite de l’occasion pour indiquer que nos amis de Mâcon, l’association « Présence d’Henri Guillemin » organisera le 2 octobre une journée d’études sur le thème : Henri Guillemin : un correspondant infatigable. (pour plus d’informations, cliquez ici).
Vient de paraître
Ouvrir cette nouvelle année c’est aussi donner des nouvelles sur les travaux de celles et ceux qui nous accompagnent, notamment en acceptant d’intervenir à nos colloques.
Aux derniers mois de l’année dernière, deux ouvrages importants ont été publiés, que nous souhaitons mentionner ici.
Ils portent tous les deux, mais à partir de points de vue très différents, sur une même problématique, un phénomène central, structurel et stratégique de la lutte de la classe ouvrière : celui de l’affaiblissement progressif du mouvement prolétarien du fait de scissions entre organisations réformistes et révolutionnaires.
Chez le premier, le sujet de la grande scission du congrès de Tours en 1920, chez le second, les scissions syndicales, par exemple celle de la CGT en 1947.
Dans cet ouvrage, Jean Chérasse analyse, à partir d’une lecture attentive des discours prononcés à la tribune, ce qu’il s’est passé durant les cinq jours pendant lesquels s’exprimèrent les délégués des 89 fédérations de la SFIO (285 délégués) au sujet de l’adhésion de leur parti à la IIIe Internationale. On connaît ce qu’il advint à la fin du congrès.
Si cet événement, majeur pour l’avenir de la gauche française, a déjà fait l’objet d’une historiographie conséquente, il gagne à être revisité aujourd’hui lorsqu’on se place dans le cadre de pensée de Jean Chérasse : d’abord celui relatif à la Commune (rappelons son ouvrage somme Les 72 immortelles – 2 tomes – éditions du Croquant), à savoir l’espoir d’émancipation et de liberté que cette expérience (terminée dans le bain de sang de la semaine sanglante) a fait naître dans le peuple et dont, pour lui, la scission de la SFIO en deux partis politiques relève d’une autodestruction ; ensuite, celui plus vaste d’une indéfectible philosophie communaliste, voire anarchiste, qui rejette la structure verticale partidaire pour prôner au contraire l’horizontalité de l’organisation autogestionnaire et son corollaire de liberté individuelle.
Dans cet ouvrage, Jean Chérasse cherche à nous expliquer « comment ce grand sabordage de l’émancipation prolétarienne a-t-il perduré en paralysant le combat anti-capitaliste et en fragmentant, aujourd’hui encore, les forces de gauche qui sont réduites désormais à l’impuissance contre l’autocratie républicaine bourgeoise ? »
Le dernier ouvrage de Annie Lacroix-Riz est une actualisation de son premier ouvrage paru en 2015 (éditions Le Temps des cerises – 250 p).
En effet, à la suite de l’évolution de la conjoncture syndicale, des questions de fond que cela soulève auprès d’un public de plus en plus large et de l’intérêt croissant pour cette problématique historique qui dépasse le strict champ syndical, s’était imposée la nécessité d’une actualisation.
Or, devant la richesse des archives disponibles et compte tenu de l’importance des enjeux, bien plus qu’une simple actualisation, Annie Lacroix-Riz a procédé à une refonte complète de son premier livre au point qu’on peut parler d’un nouvel ouvrage considérablement enrichi.
Preuves à l’appui, Annie Lacroix-Riz montre comment la division syndicale a été l’arme privilégiée du patronat pour nuire aux revendications ; comment des représentants des syndicats réformistes ont accepté, en échange d’avantages matériels, les stratégies patronales ou étatiques allant pourtant contre les classes laborieuses. Un phénomène mis en place par l’impérialisme dominant dès 1945 et qui perdure.
Ainsi, on apprend l’histoire du syndicalisme en France d’après-guerre (scission de la CGT de 1947 et création de Force ouvrière). Il y est aussi question du syndicalisme anglais, de la situation grecque, du syndicalisme allemand, de l’Italie et de la Tchécoslovaquie. Bref du champ européen.
On découvre les manœuvres, luttes d’influence, virements d’argent, rivalités de personnes, dans une Europe dévastée par la deuxième guerre mondiale, très vite passée sous domination américaine.
Guillemin aujourd’hui
Pour conclure, nous avons trouvé intéressant autant qu’amusant de partager avec vous cette découverte d’un article paru dans l’Obs en 2015, par ailleurs année de création de LAHG.
Nous savions à l’époque que le regain d’intérêt pour Henri Guillemin était dû à Internet ou plus précisément à la redécouverte de ses travaux critiques en histoire politique via ses conférences vidéo, le web n’étant que l’outil technique.
Nous ignorions qu’on s’autorisât en 2015, à parler de l’anticonformiste Guillemin, pourfendeur des gens de biens, dans un organe aussi prestigieux que l’Obs, faisant partie de l’empire médiatique d’un des neuf oligarques français propriétaires de 95 % de la presse française (source Monde Diplomatique). Comme quoi, tout est possible.
L’article s’intitule : Sur YouTube, l’étonnant carton post-mortem d’un historien oublié.
Concernant le succès de Guillemin sur internet, j’ai voulu compléter les indications publiées dans le hors série du Monde Diplomatique « Le roman national en débat » – été 2019, qui donnait le nombre impressionnant de 459 628 visionnages de sa conférence sur la Révolution française (plate forme you tube – nombre arrêté au 25 juin 2019). J’ai trouvé ceci :
- Le fascisme en France (nouvelle version mastérisée RTS) : 86 872 visionnages depuis le 16/02/2020
- Napoléon (intégrale RTS soit 6h25) : 45 813 visionnages depuis le 24/08/2020
- La Révolution et la Terreur (1789-1794) : 255 554 visionnages depuis le 06/12/2016
- Le désastre politico-militaire de 1940 : 160 672 visionnages depuis le 6/06/2017
- La Révolution de 1848 : 76 124 visionnages depuis le 29/12/2019
- Jeanne d’Arc (intégrale 6h22 – ancienne version uniquement audio) : 32 214 écoutes depuis un an.
Pour lire l’article de 2015 paru dans l’Obs, cliquez ici
Note rédigée par Edouard Mangin