Patrick Rödel au colloque Guillemin du 17 novembre 2018
AVANT-PROPOS
Nous avons expliqué dans notre précédente lettre du 12 mai dernier les raisons pour lesquelles nous avons finalement décidé de diffuser les actes de notre colloque en mode numérique à partir de notre site et non sous la forme d’une édition papier.
Ainsi, suite à l’édition en première partie des actes des interventions de Patrick Berthier et d’Annie Lacroix-Riz, nous présentons, pour cette deuxième partie, la communication de Patrick Rödel sur son ami l’avocat Gérard Boulanger, et celle de Jean A. Chérasse sur le témoignage encore méconnu du général Jauneaud, dont il a rendu possible, en son temps, la publication.
INTERVENTION DE PATRICK Rödel
Henri Guillemin et Gérard Boulanger, deux avocats de la vérité
Il n’était pas prévu, lorsque nous avons commencé de réfléchir à l’organisation de ce colloque, que j’y fasse une intervention.
Nous avions invité Gérard Boulanger à nous parler de cette période qu’il connaît bien, pour avoir voulu ressaisir le cheminement de Maurice Papon. Papon, ce fonctionnaire modèle, ce « technocrate français dans la collaboration » (mots du titre de son livre sur Papon publié au Seuil en 1994) qui, sans état d’âme, lorsqu’il était secrétaire de la Préfecture de la Gironde, a signé les décrets qui envoyaient en Allemagne plusieurs convois de juifs bordelais ; que l’on retrouvera, toujours sans état d’âme, au moment de la Guerre d’Algérie (je rappelle seulement la répression de la manifestation des Algériens, à Paris, en octobre 1961, et, en février 1962, les morts du métro Charonne).
Tout le monde connaît le procès qui, après des années de combat, se tint à Bordeaux en 1997.
Ce procès fut le combat de Boulanger pendant vingt ans de sa vie. Il en a retracé toutes les étapes dans le dernier livre qu’il a publié, en avril 2018 : Le Procès Papon, aux Éditions du Cherche-Midi.
Il avait accepté notre invitation avec l’enthousiasme qui le caractérisait. Il était acquis qu’il serait des nôtres. La maladie en a décidé autrement, qui l’a enlevé au mois de juin de cette année.
Gérard, faut-il le rappeler, a été le premier à organiser un colloque dédié à Henri Guillemin ; c’était en 2003, à Bordeaux, pour le centenaire de la naissance de Guillemin.
Il avait su rallier à sa cause la Ligue des droits de l’homme – c’était relativement facile puisqu’il en était le président pour la Gironde – et la section d’histoire de l’Université de Bordeaux III – ce qui était méritoire quand on sait que, à l’époque, Guillemin n’était pas spécialement en odeur de sainteté dans la communauté des historiens.
Et, cerise sur le gâteau, si j’ose dire, il avait obtenu, quelque temps après, quand il était conseiller régional chargé des affaires culturelles, que le nom d’Henri Guillemin soit donné à la Bibliothèque des Lettres de l’Université !
Si Gérard avait été des nôtres, il aurait, selon toute vraisemblance, repris certaines des analyses qu’il avait faites dans un livre de 2006, À mort la Gueuse ! Comment Pétain liquida la République à Bordeaux, 15, 16 et 17 juin 1940 (Calmann-Lévy), les aurait complétées et remaniées dans un de ces grands élans d’improvisation dont il était coutumier.
Je ne saurais parler à sa place. Mais je veux relire devant vous ce livre et montrer ce que la lecture qu’il a faite de ces trois journées où s’est joué le sort de la France et de la République doit aux analyses de Guillemin, spécialement dans l’Affaire Pétain, qu’il cite abondamment.
Comment Boulanger en est-il venu à se lancer dans ce travail d’historien ?
« Né pratiquement à l’improviste, ce livre est un jumeau extra-utérin de : Maurice Papon, un technocrate français dans la collaboration (in : À mort la Gueuse ! dans l’avant-propos, p. 13).
« Pour être tout à fait explicite », ajoute-t-il, l’abandon des valeurs républicaines par Papon, ce personnage emblématique de la haute fonction publique française sous Vichy, ne laisse pas de renvoyer au fait qu’il a sévi dans la ville même où s’est opéré le rejet de ces mêmes valeurs, Bordeaux » (ibid.).
De là, la nécessité à ses yeux de retracer, dans le détail, les événements qui se sont déroulés pendant ces trois journées :
C’est dans cette même ville de Bordeaux que s’est joué le véritable épilogue d’une tragédie nationale sans réel précédent, et que la brutale déconfiture des armes a révélé l’abyssal affaissement des consciences. […] Et il n’a été besoin que de quelques heures fiévreuses pour que s’évanouisse un siècle et demi de tradition démocratique et soixante-dix ans de régime républicain. […] La défaite militaire ayant déclenché un véritable séisme politique, Pétain a pris le pouvoir, bien plus sûrement par ces trois journées bordelaises des 15 au 17 juin que par le plébiscite parlementaire de Vichy du 10 juillet qui les prolonge, ou que par l’Acte constitutionnel n° 1 de l’État français du lendemain qui les sanctionne. […] (p. 14-15).
Dans la masse des réunions, rencontres, repas, conversations, conseils, comités, conférences, déclarations, discours, conciliabules, apartés et complots, il a fallu élaguer l’accessoire et le secondaire, tout en s’attachant à respecter la complexité des événements, en s’efforçant de les mentionner sans exclusive, en s’astreignant à en établir les sources sans discriminations (p. 19).
Boulanger suit ce programme avec rigueur et nous donne, de ces journées cruciales, un récit qui se lit comme un roman, l’art du conteur se mariant avec l’habileté de l’écrivain.
C’est exactement le devoir que Henri Guillemin s’impose lorsqu’il aborde ces journées de juin, dans le chapitre « La prise du pouvoir » de La Vérité sur l’affaire Pétain (1945) : « C’est presque heure par heure que l’historien doit tenter de suivre maintenant le jeu, en veillant à ne rien laisser échapper, à ne s’appuyer que sur des documents incontestables et à comprendre le sens et la portée des faits » (Utovie, 1996, p. 119).
On ne compte pas moins de dix-sept références à Henri Guillemin dans le livre de Gérard Boulanger. La plupart d’entre elles renvoient à l’Affaire Pétain – treize en tout –, les quatre autres à Nationalistes et “nationaux” (1870-1940) (Gallimard, 1974, et Utovie, 2012).
Il est évident que l’ouvrage de Guillemin est écrit et publié à chaud, si j’ose dire : le procès de Pétain devant la Haute Cour a lieu du 23 juillet au 15 août 1945 ; et c’est en octobre que La Vérité sur l’affaire Pétain est publié aux éditions suisses du Milieu du Monde – ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps ! Donc, évidemment, Henri Guillemin n’a pas accès à beaucoup d’archives.
Il est vrai qu’en dépit des travaux qui ont été écrits plus tard sur cette période, « prédomine souvent, écrit Gérard Boulanger, le sentiment que toute la clarté n’a pas été faite sur certaines pages de ce dérangeant passé. Surtout eu égard aux reconstructions amnésiantes et fallacieuses d’antécédents peu avouables ».
Et toute cette « abondante littérature n’est pas forcément exempte d’un flou persistant, si ce n’est pis, sur la genèse bordelaise du régime de Vichy. […] Sans même s’attarder au recensement de ces auteurs singulièrement acharnés à faire croire que la France compta d’emblée quarante millions de pétainistes, sans doute pour se sentir eux-mêmes moins seuls » (À mort la Gueuse !, avant-propos cité, p. 15 et p. 16). Allusion transparente au livre d’Henri Amouroux, Quarante millions de pétainistes : juin 1940-juin 1941 (Robert Laffont, 1977).
Lors du procès Papon, je rappelle qu’Amouroux avait témoigné en faveur de Papon. Boulanger l’avait alors interrogé sur son activité au sein de La Petite Gironde, journal collaborationniste, et avait employé la formule qu’il réutilise ici :
« Si vous avez écrit Quarante millions de pétainistes, c’est sans doute pour vous sentir moins seul ».
Amouroux avait porté plainte pour diffamation et avait fini par gagner, même si ses faits d’armes dans la Résistance restent assez légers et tardifs.
Je rappelle aussi qu’Henri Amouroux fut un étudiant de Guillemin quand ce dernier était professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux et que, dans une émission du 10 décembre 1978, à la Radio-Télévision Suisse romande, rendant compte du livre d’Amouroux, Les Beaux Jours des collabos, suite de Quarante millions de pétainistes (Robert Laffont, 1978) (*1), il porte un jugement très sévère sur son ancien étudiant, qu’il continuait de voir, en regrettant la distance qui s’est établie entre eux sur le rôle de Pétain ; il voit, dans les bouquins d’Amouroux, un plaidoyer en faveur de Pétain qui passe très vite sur son attitude à l’égard des Juifs, dès son accession au pouvoir et sans même que l’Allemagne ait fait pression sur lui ; il dénonce une véritable entreprise de réhabilitation du maréchal Pétain.
On voit la proximité entre Boulanger et Guillemin, sur ce point précis. Mais sur d’autres encore.
Il est en tout cas remarquable qu’un des premiers ouvrages consacrés à Pétain, qui ait fait preuve d’une belle lucidité et ne soit évidemment pas tombé dans les travers que Gérard Boulanger dénonce, soit celui de Guillemin.
Je vais donc faire une recension rapide de ces citations de Guillemin et de l’usage que Boulanger en fait dans son livre.
On peut les regrouper sous trois thèmes.
Le premier est d’ordre psychologique.
Il s’agit d’éclairer la personnalité de Pétain ; Henri Guillemin le montre « rancuneux, capable de nourrir de très longues haines » ; « un homme de petit caractère, sans flamme, sans confiance, ennemi des risques […] exactement un “défaitiste” » (La Vérité sur l’affaire Pétain, p. 26-27).
Il est dissimulateur, il cache bien son jeu, « il se tait et il attend ».
En même temps, un côté « pince-sans-rire glacé » (Nationalistes et nationaux, p. 406). Dans ses relations avec ceux qui l’entourent, on le sent très manipulateur, utilisant Laval quand il en a besoin, alors qu’il n’a pour lui que « peu de goût » et que son entourage le méprise.
Il est évident que ces notations mettent à mal l’image du bon vieux grand-père cachant sous sa moustache blanche un sourire affectueux et qui vient se dévouer, alors qu’il pourrait profiter d’une retraite bien méritée, à ce peuple français qui vient de subir un désastre sans précédent.
L’analyse psychologique prépare le terrain à ce qui est le propos essentiel de Henri Guillemin et de Gérard Boulanger – montrer les forces qui sont à l’œuvre durant toute cette période de l’immédiat avant-guerre et qui ont vu en Pétain l’homme qui allait mener la politique dont elles rêvaient ; et comment celui-ci a joué avec une duplicité étonnante le rôle qui permettait la réussite du plan élaboré : le rôle de celui qui ne fait pas de politique et qui se sacrifie pour le salut des Français quand la nécessité s’en fait sentir.
Il faut donc déconstruire ce rôle. Et démolir ce sur quoi repose la gloire même du maréchal – l’image du vainqueur de Verdun.
Et c’est le deuxième thème sur lequel les analyses de Henri Guillemin et de Gérard Boulanger se rencontrent : la destruction du mythe.
Pétain, vainqueur de Verdun ? Quelle blague !
Guillemin, en utilisant les mémoires de Joffre, l’Histoire de la guerre mondiale publiée chez Payot en 36-37, en quatre volumes, par les généraux Duffour, Daille, Hellot et Tournès (*2), les notes de Poincaré, montre que Pétain était « exactement un défaitiste », qu’il a fallu, à plusieurs reprises, annuler les ordres de Pétain qui auraient eu des conséquences catastrophiques.
« Le vrai sauveur de Verdun fut Nivelle » (Mémoires de Joffre, Plon, 1932, t. II, p. 269) (*3). « À quatre reprises, en 1918, le général Pétain a failli faire perdre aux Alliés la guerre [par] son incurable pessimisme » (La Vérité sur l’affaire Pétain, p. 25) ; il était, déjà à l’époque, convaincu de l’extrême supériorité des Allemands.
Henri Guillemin remplit, ici, sa tâche de déboulonneur d’idoles, de pourfendeur de mythes et de légendes, on connaît sa virulence, mais il faut croire que, sur ce point, le mythe a été plus fort que la vérité ; il y a fort à parier que, encore de nos jours, il demeure à peu près intact, et que la célébration du centenaire de la fin de la Guerre va être l’occasion de le magnifier à nouveau.
Voilà pourtant qui remet à sa place la légende que Pétain a su construire entre les deux guerres.
Pendant cette période, il n’a pas non plus brillé par sa clairvoyance sur l’évolution de la guerre moderne. Son indifférence voire son hostilité à l’utilisation des engins blindés et de l’aviation a eu les conséquences désastreuses que l’on sait sur l’état des armées au moment de la guerre de 40. [pour en savoir plus sur cette ineptie, lire l’intervention de Jean Chérasse en cliquant ici]
En pleine déroute de l’armée, à la stupéfaction des autres membres du gouvernement, Pétain recommanda l’emploi des pigeons voyageurs pour rétablir les communications entre les éléments dispersés de l’armée…
Et le lecteur découvre l’incompétence militaire du maréchal et surtout sa volonté acharnée de faire la paix avec l’Allemagne et les autres régimes autoritaires qui fait de ses manœuvres pour affaiblir l’armée française une véritable trahison.
Le troisième thème est politique et montre comment Pétain a longuement préparé son affaire en construisant sa légende, c’est vrai, mais aussi en s’entourant d’un réseau de « théoriciens de l’extrême droite » que l’on retrouvera autour de lui à Bordeaux et à Paris.
Un des exemples les plus parlants est celui de Raphaël Alibert qui fut un de ses collaborateurs les plus proches (*4) et que l’on retrouve dans ce Comité Secret d’Action Révolutionnaire (surnommé « la Cagoule ») qui chercha, en 37, à créer une véritable psychose anticommuniste en lançant deux bombes sur les locaux de la Conférence générale du patronat français.
Pas vraiment très recommandable, ce Comité, mais formé de gens si importants que le gouvernement renonça à pousser trop loin ses investigations. Coupable lâcheté, c’est évident.
En juin 36, Pétain rêve déjà d’une entente entre la France et l’Allemagne et ce n’est pas, comme Marc Sangnier l’avait initié au sortir de la guerre de 14-18, dans une perspective pacifiste de réconciliation, prémices d’une Europe que Sangnier appelait de ses vœux, mais dans une commune haine du communisme : « On ne voit pas pour quelle raison deux peuples d’une grande culture ne découvriraient pas les chemins d’une entente […] Les mains ne pourraient-elles être tendues par-dessus les ponts verrouillés ? » (allocution de Pétain du 21 juin 1936, citée dans Nationalistes et nationaux, p. 380, et reprise par Boulanger, À bas la Gueuse !, p. 67).
La légende d’un Pétain qui ne fait pas de politique est battue en brèche ; il a bien une vision politique que Guillemin ne cesse de dénoncer : se venger de cette République qui a failli s’imposer en France aux dépens des gens de bien, agiter le chiffon rouge du complot communiste pour rallier à sa cause la bourgeoisie.
Et c’est là que Guillemin trouve ces formules qui résument et la défaite préparée par l’incurie de l’armée ou d’une bonne partie de son état-major, et la demande éperdue d’un armistice – alors que le combat aurait pu être poursuivi à partir des territoires de l’Empire colonial ou même du réduit breton, comme cela avait été envisagé pendant un instant.
Cette solution, évidemment, Pétain n’en veut pas parce que son unique ennemi, c’est le peuple de gauche, parce que le seul combat qu’il entend mener c’est celui qui est contre ceux qui portent les valeurs de la République.
« L’armée trouve enfin contre la République la revanche de l’Affaire Dreyfus » ; et ceci : « LE COUP D’ETAT DU 11 JUILLET, C’EST LE 6 FEVRIER ENFIN REUSSI » (La Vérité sur l’affaire Pétain, p. 168, en capitales dans le texte).
Le dernier point que je voudrais souligner, c’est la leçon politique que Henri Guillemin tire de cette période de notre histoire et qu’il ne cessera de répéter dans les années à venir quand il se penchera sur la Révolution de 89, sur celle de 48 et le coup d’État de Napoléon III, sur la Commune de Paris.
C’est la politique intérieure qui détermine la politique extérieure.
La guerre n’a été que le moyen de régler la question sociale.
Cette idée, il est important de souligner qu’elle naît très tôt dans l’esprit de Guillemin ; cela m’a frappé à la relecture de La Vérité sur l’Affaire Pétain. Et je me suis amusé en retrouvant, dans un article publié dans L’Express, pas celui de « J.-J. S.-S. », mais celui de Neuchâtel, en 1991, ceci :
En ouvrant Les Années souterraines que vient de publier Daniel Lindenberg, professeur à Paris-VIII (Saint-Denis), j’ai éprouvé une joyeuse stupeur en apprenant qu’un temps exista, pour un certain nombre de jeunes chercheurs intéressés par l’histoire de la France contemporaine, où “leur maître à penser s’appelait : Henri Guillemin”. Pourquoi ? À cause de son grand thème sur la politique intérieure déterminant tout, ou presque, dans la politique extérieure. “Grandiose interprétation, écrit Lindenberg, qui garde encore à mes yeux toute sa séduction.” (*5)
Pas peu fier, le Guillemin, et il a toutes les raisons de l’être, de cet hommage qu’il reçoit à la fin de sa vie, alors qu’il n’a cessé d’être vilipendé par tout ce que l’Université comprenait d’historiens raisonnables.
Tout est en place, dès ce moment-là, pour les travaux à venir ; on pourrait faire la même analyse en ce qui touche la question religieuse avec l’article « Par notre faute », publié dans La Vie intellectuelle du 10 septembre 1937, repris en annexe du livre de Patrick Berthier Le Cas Guillemin (Gallimard, 1979, p. 212-236), et dont la réédition est à paraître chez Utovie.
Et l’on comprend que sa rage n’épargne pas ceux qui, dans le monde des lettres, ont été les complices ou les théoriciens de cette dictature des gens de bien – alors qu’on attendrait d’eux qu’ils se retrouvent dans le camp de ceux qui défendent les opprimés, dans le camp de ceux qui se battent pour la vérité.
Et c’est le cas de Henri Guillemin comme celui de Gérard Boulanger.
Notes :
(*1) Ces deux volumes forment les tomes II et III de ce qui a pris ensuite le titre général de La Grande Histoire des Français sous l’Occupation.
(*2) Chacun des auteurs a pris en charge un des volumes dans l’ordre chronologique des événements. C’est le général Hellot qui a rédigé le tome III, Le Commandement des généraux Nivelle et Pétain, 1917.
(*3) Cité par Guillemin dans La Vérité sur l’affaire Pétain, p. 19, repris et complété par Boulanger (« Nivelle, heureusement secondé par le Général Mangin », À bas la Gueuse !, p. 57).
(*4) Raphaël Alibert (1887-1963), catholique et monarchiste, est devenu un proche de Pétain en 1937. Son rôle dans la prise du pouvoir de juin-juillet 1940, puis dans la législation contre les Juifs, a été déterminant. Condamné à mort par contumace en 1945, il a été amnistié en 1959 par le général de Gaulle.
(*5) « Vampires de guerre », L’Express [Neuchâtel], 18 février 1991, repris dans Les Passions d’Henri Guillemin, Neuchâtel, La Baconnière, 1994, p. 343. L’ouvrage de Daniel Lindenberg (1940-2018), Les Années souterraines, 1937-1947, a été publié à La Découverte en 1990.
INTERVENTION de Jean Chérasse
La prise du pouvoir par Pétain serait-elle fortuite ? Un décodage à travers le témoignage du Général J.H. Jauneaud.
L’importance du texte, sa mise en page et la précision des notes et références qui étayent l’ensemble du document ont plaidé pour une diffusion sous format pdf, afin d’en garantir la meilleure lecture.
Nous rappelons, sur ce sujet, notre lettre d’information du 14 juillet 2018, qui présentait le pamphlet du Général Jauneaud dont la préface inédite était signée de Henri Guillemin (c’est ici)
Pour lire le texte de l’intervention de JeanChérasse au colloque, cliquez ici
A noter :
Par ces temps d’offensive quasi militaire contre la pensée critique, notamment dans les champs qui sont les nôtres, ceux de la pensée critique guiliminienne en histoire politique, en histoire littéraire, en histoire des institutions (publiques et religieuses) – une offensive d’un niveau inédit – nous continuons, au sein de l’association Les Ami(e)s d’Henri Guillemin (LAHG) d’exister en contre, et à notre façon.
Ainsi ces informations concernant deux de nos intervenants à notre dernier colloque.
Jean Chérasse :
Nous rappellons son ouvrage sur la Commune en deux tomes :
tome 1 : Les 72 immortelles. La fraternité sans rivages : Un éphéméride du grand rêve fracassé des Communeux cliquez ici
tome 2 : Les 72 immortelles ou l’ébauche d’un ordre libertaire : Une nouvelle lecture de la commune de Paris de 1871 cliquez ici
Ainsi que son interview pour la revue L’inactuelle – Revue d’un monde qui vient, cliquez ici
Annie Lacroix-Riz :
Nous indiquons son prochain ouvrage en parution fin août 2019 : La non-épuration en France de 1943 aux années 50, dont le propos est :
« Le début du XXIe siècle a réhabilité Vichy et la Collaboration, toujours « subie », minimisé le rôle militaire de la Résistance intérieure, diabolisé son « épuration sauvage » persécutant, avec des résistants de « la 25e heure », « les femmes tondues » et des « notables ».
Pourtant, des archives françaises et allemandes, surgit la preuve que la Résistance intérieure se contenta de préparer, depuis 1943, la libération du territoire national, en combattant la Wehrmacht, les SS et leurs auxiliaires français, sur fond de massacres désormais alignés sur ceux perpétrés par le Reich à l’Est depuis 1941.
Et de « l’épuration », quotidiennement promise sur les ondes de Londres et d’Alger contre les collaborationnistes et « assassins de patriotes », qu’advint-il?
C’est en fait à Alger que se prépara la non-épuration ou le statu quo total des élites, celui qu’avait exigé Washington en débarquant en Afrique du Nord aux bras du « Quisling » Darlan.
Dès la Libération, avec un appareil policier et judiciaire quasi intact, de Gaulle et ses soutiens politiques, MRP et SFIO en tête, organisèrent sous le regard pressant de « nos alliés » l’enterrement des dossiers en accusant les « épurateurs » rouges de vouloir supplanter le nouvel « État de droit ».
La réaction populaire, persistante mais impuissante, n’entrava guère une réhabilitation générale, criminels de sang compris. L’affaire Hardy, enfin éclairée par des sources judiciaires incontestables, résume tout… »
L »ouvrage se présentera ainsi : cliquez ici
La salle Dussane le jour du colloque