Notre dernière lettre du 6 octobre était un billet aussi triste que rageant qui informait de la nécessité d’ajourner le colloque programmé le 28 novembre 2020 à l’Ecole Normale Supérieure.
Néanmoins, nous avons mis à profit ce temps suspendu pour entreprendre des travaux techniques qui étaient sans cesse repoussés.
En effet, notre site internet, créé en même temps que l’association il y a cinq ans, en 2015, devait être entièrement réaménagé. Plus exactement, il devait migrer vers une nouvelle architecture informatique.
La blogosphère étant un monde marqué par de rapides évolutions fonctionnelles, après cinq ans d’existence sans changement, nous étions contraints de faire cette opération sous peine de ne plus pouvoir communiquer. L’iconographie aurait été de plus en plus difficile à travailler, les hyperliens de moins en moins actifs, les références introuvables et les newsletters de plus en plus compliquées à élaborer.
Cette longue opération est aujourd’hui terminée. Pour vous, rien ne changera, hormis certains aspects esthétiques.
Par exemple, la présentation de chacun des ouvrages d’Henri Guillemin, édités par Utovie, est beaucoup plus claire (menu bibliographie). Il en va de même pour les vidéos des trois colloques de 2013, 2016 et 2018 (menu activités).
Par contre, les codes sources des deux séries de conférences vidéos d’Henri Guillemin, l’une sur la Commune, l’autre sur Pétain, ont été supprimés (par you tube et daily motion). C’est pourquoi, elles ne figurent plus dans le menu déroulant « activités ».
Mais rien n’est perdu ! D’une part, rappelons que la série sur la Commune a fait l’objet d’un très beau coffret édité par les Mutins de Pangée, en partenariat avec les éditions Utovie. (voir leurs sites).
D’autre part, la série sur l’affaire Pétain est en cours de finalisation. Un coffret, toujours édité par les Mutins de Pangée, devrait être prêt pour octobre 2021.
Enfin, la page d’accueil du site présente le programme du colloque Henri Guillemin. Et pour cause…
Le colloque de nouveau programmé pour l’automne 2021
En effet, au regard du travail d’organisation, de la mobilisation des intervenants, de l’attente du public, et de manière générale, de l’importance, aujourd’hui, d’aborder le thème de l’enseignement de l’Histoire, qui, comme la recherche, est en grave péril, il nous est apparu nécessaire qu’un tel événement puisse avoir lieu, car il n’était pas concevable que tout cela disparaisse.
Bien entendu, nous ne sommes pas devins et ne pouvons prédire l’avenir. Cependant, un optimisme raisonné, doublé d’une forte motivation, nous amène à considérer les choses positivement.
Nous visons à ce que le colloque ait lieu, dans les mêmes conditions que prévues, vers la mi-octobre 2021, a priori le samedi 9/10, ou le 16/10. Nous verrons si l’Histoire nous sourit (en cas contraire, nous aviserons).
Les participants qui avaient payé leur place et qui, pour nous soutenir, avait très aimablement décliné le remboursement, seront considérés comme ayant déjà acquitté leur présence au colloque d’octobre prochain.
Ces dates sont indicatives et forment notre base de départ. Nous allons lancer les préparatifs logistiques en ce sens et vous tiendrons informés des suites données. D’autres newsletters suivront. En tout cas, cette période est à noter sur vos agendas.
A ce jour, tous les intervenants prévus ont donné leur accord sur ce choix. Pour (re)lire le programme définitif, se rendre sur la page d’accueil du site ou cliquer ici.
Les nouveautés en 2021
Nous avons mentionné de nouvelles activités et de prochaines publications d’ouvrages d’Henri Guillemin pour l’année prochaine.
En effet, il s’agit toujours pour nous de développer la notoriété de Guillemin et d’agir, avec les moyens qui sont les nôtres, en faveur des travaux, des idées et des ouvrages qui, aujourd’hui, s’inscrivent dans l’héritage intellectuel de Guillemin, qui poursuivent ses travaux critiques et de dénonciation des mensonges, dans tous les champs qui nous occupent.
Ces nouveaux sujets sujets seront lancés dès l’année prochaine, une fois passée l’assemblée générale annuelle de l’association.
Le plaisir ineffable de lire
Ce confinement a au moins l’avantage de ralentir le temps et ainsi mieux disposer l’esprit pour lire, découvrir, et relire. Littérature, Essais, Histoire, Philosophie, Poésie… tout est bon. Même les relectures.
En classant ma bibliothèque, je me suis arrêté sur l’un des ouvrages du grand écrivain israélien Yehoshua KENAZ, décédé en octobre dernier à l’âge de 83 ans.
Kenaz était un humaniste réaliste, francophile et grand traducteur des écrivains français du 19eme. Il n’a pas traduit Guillemin mais aurait pu le faire car son œuvre met en pièce les mythes et les fausses valeurs de son pays et voue une bonté touchante au peuple d’en bas, les dominés, les gens sans biens qui ne sont vaincus qu’en apparence.
Relisant son recueil de nouvelles Chair sauvage, j’ai retrouvé ce passage que j’avais souligné au crayon bien gras. Avec le temps, la beauté de cet extrait n’a pas pâli, mais, par rapport au contexte de ces temps confinés traversés d’incertitudes plurielles, il m’a donné envie de le partager avec vous en guise de conclusion de cette newsletter de « redémarrage ».
« … écoutez cette phrase en anglais. Elle figure dans une lettre de Kepler, un célèbre astronome et mathématicien. Il a vécu pendant la guerre de Trente Ans qui a fait tant de ravages entre catholiques et protestants en Europe. Je vais vous lire la phrase en anglais, telle qu’elle figure dans le livre d’Arthur Koestler, Les somnambules. Avez-vous de quoi écrire ?
-J’ai un stylo.
Il tendit à M. une feuille et lui dicta de mémoire la phrase en anglais. Puis il promena ses doigts sur une feuille trouée en alphabet Braille et dicta mot à mot à M. la traduction en hébreu à laquelle il semblait s’être appliqué.
« Quand la tempête fait rage et que le vaisseau du pays risque de sombrer, nous ne pouvons rien accomplir de plus élevé que jeter l’ancre de notre réflexion sereine dans le sol de l’éternité. » Qu’en pensez-vous ?
-C’est très beau. C’est précis et beau.
-Je vous pose la question comme traducteur professionnel, insista le professeur.
-C’est vraiment une excellente traduction
-Je ne peux pas l’améliorer ?
-Non, je n’aurais pas fait mieux. »
Mirkin sourit satisfait.
-La phrase fait peur, dit M.
-La notion de pays était différente de ce qu’elle est aujourd’hui, dit Merkin.
-Aujourd’hui, il faudrait beaucoup de courage pour dire une telle chose.
-Il faudrait du courage pour le penser. »
Yehoshua KENAZ : Chair sauvage (nouvelles) – 2008 – éditions Actes Sud.
Et comme il est dit que l’Enchantement pourrait être l’une des plus efficaces vitamines antivirales, passons alors d’un plaisir littéraire à un plaisir artistique.
Note rédigée par Edouard Mangin
Une réponse sur « Confinement n°2 : nos activités continuent »
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