Suite du colloque sur L’Affaire Dreyfus – 18 novembre 2023
Après la pause déjeuner, malgré un retard d’une vingtaine de minutes sur l’horaire prévu, retard dû aux facéties de la contingence logistique, cette chipie qui opère toujours en pareille occasion, le public rejoint la salle Dussane pour continuer à suivre le colloque.
L’après-midi va rassembler quatre interventions pleinement consacrées à l’Affaire Dreyfus.
Ces exposés prolongent, développent et explicitent les différentes facettes de cette Affaire « extraordinaire » pour reprendre les mots de Philippe Oriol, dont l’exposé de fin de matinée a ouvert l’étude du volet politique de cette affaire d’Etat.
Vincent Duclert, l’un des grands spécialistes de l’affaire Dreyfus, monte à la tribune et lance son exposé, intitulé : L’affaire Dreyfus (1894-1906). L’émergence d’une société démocratique ?
Dans son exposé, de nature plus philosophique que strictement historique, Vincent Duclert montre comment les grands et nouveaux paradigmes, les concepts et principes politiques et les valeurs morales qui vont fonder la République, vont se réveler et même bourgeonner grâce et à travers la crise politique provoquée par l’affaire Dreyfus.
« La Justice éclaire la République ».
Cette phrase, Vincent Duclert l’explicite en détail en montrant que l’Affaire a engendré à la fois une riche et toujours vivante postérité et, en opposition, un fort déni de l’appareil d’Etat.
Par exemple, il a fallu attendre 1978 pour qu’un téléfilm de haute qualité sur Zola et l’Affaire puisse être diffusé à la télévision à une heure de grande écoute (Nous avions mis en ligne, le 31 mai 2023, les quatre épisodes de cette série. Pour les revoir, cliquez ici).
Vincent Duclert montre qu’à cette époque chahutée, une société démocratique avait réussi à s’imposer contre la tyrannie, s’illustrant à travers le rôle actif des intellectuels, la place cardinale de la Justice, les droits de l’Homme et du citoyen, le respect du pouvoir parlementaire, la liberté d’expression et d’opinion, l’indépendance de la presse, la prise en compte de l’opinion publique, le peuple comme nouvel acteur politique, l’ancrage de la notion de conscience débarassée des dogmes religieux, etc
Intervention de Vincent Duclert
L’affaire Dreyfus (1894-1906). L’émergence d’une société démocratique ?
Vincent Duclert, chercheur titulaire et ancien directeur du Centre Raymond Aron (EHESS-CNRS), enseignant à Sciences Po.
Prochain épisode : intervention de Jacqueline Lalouette mi-mars
Henri Guillemin inspire le monde du théâtre
Monsieur Henri raconte.
Tel est le titre de la nouvelle pièce écrite et jouée par l’artiste auteur, comédien et metteur en scène François Piel-Flamme.
Nous avions déjà rendu compte de notre rencontre avec cet artiste passionné par les travaux d’Henri Guillemin, suite à son premier spectacle à Paris, dans une newsletter du 13 octobre 2022 que nous vous invitons à relire en cliquant ici
Cette fois-ci, avec son nouveau spectacle, François Piel-Flamme (son précédent nom de scène était Piel-Juan) récidive, ou plutôt complète son travail sur l’évolution de la politique française.
Un travail toujours inspiré par Henri Guillemin.
Après avoir porté le verbe sardonique contre les traitres du centre-gauche [qui] piétinent le prolétariat pour mieux se coucher devant le grand capital, pour reprendre ses paroles, il s’attaque à la droite qui pour lui est encore pire.
Extrait de ses communiqués : Adolphe Thiers qui extermine les communards, ça c’était de la vraie autorité républicaine. Monsieur Henri dynamite les pires horreurs de notre histoire dans une outrance jubilatoire. À la croisée du one man show et de la conférence, François Piel-Flamme impressionne par son énergie communicative qui donne à réfléchir.
Un spectacle politiquement incorrect, comme l’étaient les écrits de Henri Guillemin.
Monsieur Henri raconte
Théâtre Le Funambule Montmartre, 53 Rue des Saules, 75018 Paris, jusqu’au 1er mai 2024.
Les mercredis, semaines impaires : Histoire du centre gauche de Judas à Manuel Valls
Les mercredis, semaines paires : Quand la droite se lâche, de Néron à Marine Le Pen