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Utovie/Guillemin ; une aventure éditoriale passionnée

Le 22 janvier dernier, les éditions Utovie nous apprenaient la parution du dernier ouvrage d’Henri Guillemin restant à publier. L’ouvrage Réalité et signification de l’Histoire clôturait une aventure éditoriale démarrée trente ans auparavant.
Ainsi, avec cet ultime ouvrage de Guillemin, Utovie venait de terminer la réédition de la totalité des œuvres de Guillemin, à savoir près de quatre-vingts ouvrages, livres et livres CD d’Henri Guillemin qui sont aujourd’hui disponibles.

Pour relire la newsletter que nous avions alors diffusée à cette occasion, cliquez ici.

Jean-Marc Carité, directeur des éditions Utovie, accompagnait cette information d’un petit message que nous reproduisons ici :

Mais cet immense travail éditorial méritait beaucoup plus qu’une annonce rapide autant que modeste. Il était nécessaire qu’on en connût tous les détails. Et puisqu’il s’agit d’une sorte d’aventure, il nous fallait le récit détaillé de ce long voyage, plein de passion et d’opiniâtre labeur.

Jean-Marc a donc pris la plume pour nous donner à lire aujourd’hui le récit de cette aventure haute en couleurs : un ouvrage de 24 pages, intitulé Editeur d’Henri Guillemin par passion et fidélité. Un récit illustré de photos, de documents et surtout de manuscrits inédits de Henri Guillemin.

Et c’est parti ! Comme dans un vaisseau sortant du port tranquille, nous sommes embarqués pour une traversée relatant trente années d’opiniâtre labeur et d’indéfectible amitié, affrontant vents et marées, bonnes et mauvaises nouvelles, émotion et déception, et toujours à bord, la passion d’entreprendre et la volonté de réussir.

Pour lire la suite, cliquez ici.

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Entretien vidéo n°3 Annie Lacroix Riz

La réédition de l’ouvrage Veni, Vidi Vichy…et la suite, aux éditions de la librairie Tropiques, livre totalement tombé dans l’oubli, est un événement et une source d’information exceptionnelle pour connaître l’histoire du fascisme en France et celle du régime de Vichy en particulier.

Il fait directement suite à notre colloque Guillemin, donné à l’Ecole Normale Supérieure le 17 novembre 2018 sur le thème « Pétain, montée du fascisme, débâcle de 1940, collaboration », au cours duquel Annie Lacroix-Riz fit un exposé intitulé « Causes, conditions et objectifs du choix de la défaite de 40 ». (Pour en savoir plus et lire son intervention, cliquez ici).

Aujourd’hui, sur base de recherches historiographiques nouvelles, l’historienne Annie Lacroix-Riz, spécialiste de cette période historique, complète l’ouvrage d’une très riche postface inédite de cent pages, agrémentée de photos rares et explicites.

Dans sa postface, comme dans sa conférence filmée mise en ligne ci-dessous, elle confirme l’importance de l’ouvrage et y apporte d’incontournables nouvelles informations : celles concernant les non-dits de Raymond Brugère dus à son appartenance de classe, et celles, d’une implacable vérité historique issue des archives, relatives à la collaboration financière, économique et politique de l’oligarchie française avec le Reich nazi.

Ainsi nous découvrons non seulement, de façon très détaillée, les rouages du régime de Vichy, la compromission des élites, mais aussi les rapports de force géopolitiques de la période.

Production : Librairie Tropiques

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« Veni, Vidi Vichy… et la suite » enfin réédité.

Annie Lacroix-Riz à la librairie Tropiques le 15 janvier 2025 lors de sa conférence.

La réédition de cet ouvrage totalement oublié fait directement suite à notre colloque Guillemin, donné à l’Ecole Normale Supérieure le 17 novembre 2018 sur le thème « Pétain, montée du fascisme, débâcle de 1940, collaboration »

Et retenons l’exposé d’Annie Lacroix-Riz « Causes, conditions et objectifs du choix de la défaite de 40 ». (Pour en savoir plus et lire son intervention, cliquez ici).

Cette réédition est un événement et une source d’information exceptionnelle pour connaître l’histoire du fascisme en France et celle du régime de Vichy en particulier, sujet politique ouvert par Henri Guillemin à travers son ouvrage précurseur l’Affaire Pétain.

Aujourd’hui, sur base de recherches historiographiques nouvelles, l’historienne Annie Lacroix-Riz, spécialiste de cette période historique, complète l’ouvrage d’une très riche postface inédite de cent pages, agrémentée de photos rares et explicites.
Dans sa postface, comme dans sa conférence filmée mise en ligne ci-dessous, elle confirme l’importance de l’ouvrage et y apporte d’incontournables nouvelles informations : celles concernant les non-dits de Raymond Brugère dus à son appartenance de classe, et celles, d’une implacable vérité historique issue des archives, relatives à la collaboration financière, économique et politique de l’oligarchie française avec le Reich nazi.

Ainsi nous découvrons non seulement, de façon très détaillée, les rouages du régime de Vichy, la compromission des élites, mais aussi les rapports de force géopolitiques de la période.

« Il est incontestable qu’il y a en France (et ailleurs) une résurgence du fascisme…», disait Henri Guillemin dans une conférence diffusée en 1987. Il étudiait le climat politique et social en France depuis 1875 qui créera le terrain favorable à l’introduction et à la montée du fascisme jusqu’à sa forme gouvernementale (l’Etat français de Pétain) et aux tentatives putschistes de la guerre d’Algérie.
Et l’on peut dire également après, jusqu’à nos jours, chaque fois qu’une crise systémique menace les « gens de biens ».

La carrière diplomatique de Raymond Brugère débute en 1911 en tant qu’attaché d’ambassade au cabinet du ministre des Affaires étrangères. Il est nommé à Pékin l’année suivante. Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, blessé au combat, il est successivement nommé à Madrid en 1916, à Copenhague en 1918 et à Ankara en 1924. Concernant la politique française d’entre-deux guerre, il soutient celle de la fermeté menée par Raymond Poincaré.
En 1934 il est nommé ministre plénipotentiaire à Ottawa et en 1937, il est nommé à Belgrade pour maintenir l’alliance franco-yougoslave.

Lorsqu’il constate la cynique stratégie française de collaborer avec le Reich, il rend avec courage et fracas sa démission le 17 juin 1940.

Il écrit : “Ma résolution est prise, je refuse de servir un gouvernement, fut-il présidé par le vainqueur de Verdun, qui signerait la capitulation de la France”.

Une situation politique que confirmera plus tard Annie Lacroix Riz avec une implacable démonstration sur base d’incontestables sources archivistiques, dans son ouvrage Le choix de la défaite, au titre explicite.

Après ce coup d’éclat, Raymond Brugère entre en Résistance mais est arrêté en 1942 et interné jusqu’au 8 juin 1944. A son retour à Paris, de Gaulle le nomme secrétaire général du Quai d’Orsay. Puis de 1944 à 1947, il est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Belgique. A la fin de sa carrière il se consacre entièrement à la création du nouveau parti politique gaulliste Rassemblement du Peuple Français (RPF).

Le chapitre III porte sur l’installation brutale du nouvel « Etat français » voulu par Pétain. Brugère relativise la passivité de l’opinion française.
Si l’on peut ne pas partager son avis, on peut par contre méditer la finesse de son propos en le comparant à la lumière de la situation actuelle.

Le chapitre V porte sur les groupes de pression et en particulier sur la synarchie.
Qu’un haut fonctionnaire de ce niveau utilise ce terme montre que, loin d’être le mythe toujours véhiculé par l’historiographie académique, la synarchie existe bel et bien ; et aujourd’hui toujours, sous une forme différente, mondialisée ou transnationale.

Postface ; illustration page 247 ; photo prise par LAHG

Veni, Vidi Vichy parut d’abord début septembre 1944, chez un grand éditeur parisien, victime de l’aryanisation sous l’Occupation, Calmann-Lévy, mais dans un quasi-secret à « cinq cents exemplaires hors commerce » et ne fut donc que très faiblement diffusé.

Dans la minorité privilégiée des lecteurs de 1944 figurait – Brugère le signala dans son introduction de la deuxième l’édition – l’historien américain professeur à Harvard et, simultanément, espion de premier plan de l’Office of Strategic Services (OSS) puis de la Central Intelligence Agency (CIA), William Langer.

Langer, préposé, à ce titre, aux préparatifs du combat à mort des États-Unis contre l’URSS, était aussi, par fonction, on le verra, un observateur avisé de la France, pays constituant la base de départ obligée de la future invasion américaine du continent européen, et de ses classes dirigeantes. […]

Postface ; illustration page 255 ; photo prise par LAHG

L’édition du nouveau Veni, Vidi Vichy, publiée huit ans et demi après la première, était à nouveau destinée, de principe, à un public limité. Sa prise en charge par un obscur éditeur, DeuxRives, interdisait d’emblée une diffusion de masse. L’ouvrage, si on le rapporte aux faits établis par les archives originales entre les années 1930 et l’après-guerre, fournit pourtant un complément d’information ou une confirmation.

[…/…]

Veni, Vidi Vichy, deuxième mouture, allait d’ailleurs beaucoup plus loin dans la critique qu’à l’orée de l’automne 1944. La répugnance du diplomate envers la tutelle des États-Unis, violemment anti gaullistes, était déjà marquée alors qu’il inaugurait ses fonctions de secrétaire général des Affaires étrangères. Elle fut exprimée plus nettement pendant la Guerre froide et en pleine bagarre sur la Communauté européenne de Défense – presque au terme des quatre ans de gestion des Affaires étrangères par le ministre le plus ouvertement soumis aux États-Unis depuis la Libération, le « Père de l’Europe » Robert Schuman.

C’est dire l’importance du témoignage de cet ambassadeur exceptionnel, seul démissionnaire du corps diplomatique de l’époque, et que de Gaulle nomma à son retour à Paris secrétaire général du Quai d’Orsay, c’est-à-dire second personnage officiel, derrière le ministre, du ministère des Affaires étrangères : c’était rendre hommage aux mérites patriotiques exceptionnels que s’était acquis, dès le 17 juin 1940, le secrétaire général-éclair quasi inconnu de tous.

Pour approfondir ce sujet, le mieux est de rappeler notre newsletter du 24 juin 2024 dans laquelle nous présentions nos conseils de lecture.

Nous mentionnions :
● La conférence audio Le fascisme en France par Henri Guillemin. Editions Utovie.
● Le coffret DVD/Livre L’affaire Pétain par H. Guillemin.
Le choix de la défaite de A. Lacroix-Riz. Edition Dunod poche.
Industriels et banquiers français sous l’occupation de A. Lacroix-Riz.
Précisons que cet ouvrage sortira en version poche en juin prochain.

Tout est détaillé dans cette newsletter. Pour la relire, cliquez ici

Nous reprenons ici la vidéo réalisée le 15 janvier 2025 par les équipes de la librairie Tropiques.


 

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Utovie,Guillemin, mission accomplie : la totalité de l’oeuvre livresque est rééditée


196 p. Version numérique en accès libre à télécharger.
ISBN 978-2-86819-819-8

En effet, avec ce dernier opus, que viennent de rééditer les éditions Utovie, c’est plus de quatre-vingts ouvrages, livres et livres CD d’Henri Guillemin qui sont aujourd’hui disponibles.
Avec la parution de ce dernier ouvrage, Utovie franchit la ligne d’arrivée d’une très longue aventure éditoriale. Chapeau !

Réalité et signification de l’Histoire est le quatrième et dernier cahier du Cercle d’Education Populaire de Bruxelles où Henri Guillemin prononça plusieurs dizaines de conférences dans les années soixante-dix.

Pour rappel, les trois cahiers précédents sont :

Henri Guillemin parle de Rousseau, Voltaire, Rimbaud, Vallès. Il s’agit des quatre conférences suivantes, données en 1973.
►Un « détraqué », Jean-Jacques Rousseau ? (Conférence donnée le 25 octobre 1973)
►Le « monstre » Voltaire au hideux sourire. (Conférence donnée le 26 octobre 1973)
►Rimbaud, « mystique à l’état sauvage » ? (Conférence donnée le 29 octobre 1973)
►Le grand Vallès (Conférence donnée le 30 octobre 1973)
Ouvrage numérique en accès libre en cliquant ici

– De l’Histoire et de la littérature (Recueil de 68 textes parus entre 1964 et 1974).
Ouvrage à commander en cliquant ici

Ultime réédition des ouvrages parus du vivant d’Henri Guillemin, Réalité et signification de l’Histoire est un ouvrage qui rassemble quatre conférences prononcées en mars 1975 :
►Réalité et signification de la Révolution française. (Conférence donnée le 24 octobre 1974)
►La France en proie à Napoléon Bonaparte (Conférence donnée le 25 octobre 1974)
►La Deuxième République française (1848-1851) (Conférence donnée le 28 octobre 1974)
►La Tragédie de la Commune (1871) (Conférence donnée le 29 octobre 1974).
Ouvrage numérique en accès libre en cliquant ici

Ces conférences recoupent et complètent les travaux déjà édités. Issues d’une transcription de l’enregistrement sur bandes magnétiques de qualité moyenne, ces conférences montrent la constance d’Henri Guillemin concernant ces grandes périodes historiques qui reviennent dans ses études et analyses et sur lesquelles il aura travaillé tout au long de sa vie.

Avec ce dernier opus, c’est donc plus de quatre-vingt ouvrages, livres et livres CD d’Henri Guillemin qui sont aujourd’hui disponibles.

Entreprendre quelque chose avec succès prend ici tout son sens.
Saluons ce travail mené sans relâche pendant près de trente ans, sans lequel nous ne pourrions plus connaître, lire, apprendre la pensée de Guillemin.
Nous saluons aussi l’opiniâtreté et la détermination du directeur d’Utovie, sa fidélité et la force de son engagement.

Les œuvres complètes d’Henri Guillemin sont disponibles aux Editions Utovie (cliquez ici)

C’est en 1997 que je signais avec Philippe Guillemin (fils aîné et représentant les héritiers d’Henri Guillemin) le contrat pour la réédition des œuvres complètes de notre historien préféré.

Même si nous avions déjà réédité quelques ouvrages, du vivant d’Henri Guillemin, son œuvre restait « exploitée » par ses éditeurs successifs : Gallimard, Le Seuil, Arléa.

A son décès en1992, force fut de constater que ces éditeurs s’en désintéressaient complètement.

Titres épuisés non réédités. Disparition des catalogues. La flamme Guillemin n’étant plus là, il ne fallait pas compter sur eux pour entretenir ce foyer incandescent qui avait enthousiasmé Jean Lacouture : « Apprivoise-t-on une flamme ? Questionne-t-on le feu ? Interroge-t-on un brasier ?»… affirmait-il dans Une certaine espérance.

Je me suis fait de ce travail un devoir quasi filial. En souvenir de mon père, bien sûr, « camarade d’Henri Guillemin » pendant de longues années, depuis Marc Sangnier et le Front Populaire. En fidélité pour Guillemin lui-même dont j’avais découvert, jeune, dans le bureau paternel, les travaux iconoclastes qui m’enthousiasmèrent.

Presque trente années plus tard, je mets un point final à cet immense travail dont je mesure la portée et l’honneur et qui constitue une de mes plus grandes fiertés d’éditeur.

Même si je ne doute pas de la capacité de notre ami Patrick Berthier à dénicher encore quelques pépites, même si nous aurons l’occasion de révéler des écrits de jeunesse laissés dans l’ombre, l’essentiel est là, en tout cas la totalité de ce qui fut publié de son vivant. Il y aura aussi, bien sûr, les actes des futurs colloques organisés par nos amis des associations Présence d’Henri Guillemin et Les Ami(e)s d’Henri Guillemin.

Je vous remercie de l’attention que vous portez à ce travail et de l’écho que vous lui donnerez.

Très cordialement

Jean-Marc Carité
Directeur des Editions d’Utovie